Le HCP table sur une croissance de seulement 1,3% en 2022

Ahmed Lahlimi, Haut-commissaire au plan (au centre), en conférence de presse à Rabat, le 14 juillet 2022, aborde les sombres perspectives de croissance de l’économie marocaine pour l’année 2022, dans un contexte de crise.

Ahmed Lahlimi, Haut-commissaire au plan (au centre), en conférence de presse à Rabat, le 14 juillet 2022, aborde les sombres perspectives de croissance de l’économie marocaine pour l’année 2022, dans un contexte de crise. . Brahim Moussaaid / le360 (capture image vidéo)

Le 15/07/2022 à 08h24

VidéoDans un contexte difficile marqué par la flambée des prix et la sécheresse, l’économie marocaine ne devrait croître que de 1,3% en 2022, contre 7,9% en 2021, a indiqué hier, jeudi 14 juillet 2022 le Haut-commissariat au plan (HCP), lors d’une conférence de presse.

Au cours de cette conférence de presse, Ahmed Lahlimi, Haut-commissaire au plan, a dressé un tableau sombre, aussi bien sur les perspectives économiques de 2022 que celles de 2023. En 2022, il y aura un net ralentissement de la croissance économique nationale, a estimé le HCP, ajoutant que l’économie nationale, affaiblie par la crise sanitaire et pâtissant d’un secteur agricole en berne, devrait subir les effets de cet environnement mondial défavorable, via notamment la décélération de la demande extérieure et la montée de l’inflation.

La hausse générale des prix devrait peser lourdement sur le pouvoir d’achat des ménages et sur le budget de l’Etat. Ainsi, les prévisions établies dans le cadre du budget économique prévisionnel de janvier dernier, devraient être revues à la baisse. Par ailleurs, le taux d’inflation en 2022 devrait s’élever à 4,9%.

Quant aux prévisions économiques pour 2023, le HCP avance un taux de croissance de 3,7%, en prenant pour hypothèses un maintien du prix de baril de pétrole à 100 dollars et une saison agricole moyenne.

L’inflation devrait tourner autour de 0,8% alors que le déficit budgétaire augmenterait légèrement à 5,5% du PIB en 2023 contre 5,4% en 2022. Le dette publique passerait à 83,6% du PIB, selon le HCP.

Ahmed Lahlimi n'a d'ailleurs pas hésité à tirer à boulets rouges sur la politique du gouvernement en matière notamment d’investissements, de politique agricole, citant les entraves qui se dressent tels que le déficit budgétaire ou encore la réforme de l’administration publique. «Sans le changement des structures, des mentalités, la digitalisation ne réussira pas», a-t-il martelé, invitant implicitement le gouvernement à accentuer la lutte contre la corruption et à définir des investissements publics «ciblés et efficaces».

«La mécanisation en cours de l’agriculture est une bonne chose, mais il ne faut pas oublier les petits fellahs, dont les fils émigrent vers les villes», a également affirmé Ahmed Lahlimi.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Brahim Moussaaid
Le 15/07/2022 à 08h24