La nouvelle stratégie du groupe Accor au Maroc

Novotel Mohammedia

Novotel Mohammedia . DR

Revue de presseMalgré la cession de ses parts dans Risma, l’hôtelier continue de déployer une stratégie ambitieuse dans le Royaume avec, en point de mire, le Mondial de football 2030. Cet article est une revue de presse tirée de Jeune Afrique.

Le 21/05/2024 à 22h06

Entre le Maroc et le groupe Accor, ce sont trente années d’histoire. Si le partenariat croisé stratégique avec le marocain Risma a pris fin en juin 2023 avec la sortie d’Accor du groupe suivie, deux mois plus tard, par la cession par l’opérateur de sa participation dans AGM, ce changement n’augure en rien un ralentissement du développement d’Accor au Maroc, assure le groupe, repris dans une analyse du mensuel Jeune Afrique.

«C’est un virage qui s’inscrit dans la stratégie du groupe initiée depuis plusieurs années au niveau international, consistant à devenir un opérateur 100% asset light», lit-on. Risma –dont il va continuer de gérer les 23 établissements– n’est pas le partenaire unique dans le pays: chaque hôtel Fairmont et Mövenpick est porté par un investisseur différent (Katara Hospitality pour le Fairmont Tazi Palace, à Tanger, New Mauritius Hotels Limited pour celui de Marrakech…). La Caisse de dépôt et de gestion (CDG) est le promoteur du Sofitel Tamuda Bay, du Mercure Rif Nador ou du Pullman Mazagan, sans oublier d’autres groupes privés comme le promoteur immobilier Mfadel, avec lequel Accor a ouvert trois Ibis, et le Novotel de Mohammedia.

La nouvelle donne serait même, selon un expert du secteur cité par Jeune Afrique, «un nouvel accord gagnant-gagnant». Pour Accor, cela signifie la possibilité d’accélérer son développement, y compris avec Risma, en minimisant les engagements financiers, donc les risques. Quant à Risma, cela lui donne la possibilité de s’émanciper en collaborant aussi avec d’autres enseignes que celles d’Accor.

«Avec ou sans son partenaire historique, Accor ne manque pas de projets au Maroc. Et pour cause: le pays enchaîne les records en matière de tourisme. En 2023, malgré le séisme qui a frappé les régions de Marrakech et Ouarzazate en septembre, le Maroc a enregistré 14,5 millions d’entrées, du jamais vu. Et a accueilli les assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale à Marrakech un mois à peine après le séisme», énumère Jeune Afrique.

A cela s’ajoutent la construction d’une nouvelle ligne ferroviaire à grande vitesse, d’autoroutes, la modernisation des aéroports, etc. En 2025, le Maroc sera le pays hôte de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) et, en 2030, il co-accueillera la Coupe du monde de football, avec l’Espagne et le Portugal. «Pas question, donc, pour le géant de l’hôtellerie de renoncer à un marché aussi prometteur», affirme le magazine.

Pour Accor, l’objectif est de doubler le parc, actuellement composé d’une quarantaine d’établissements. Des discussions avec des investisseurs, qui seraient tous de nouveaux partenaires du groupe, sont en cours. L’un de ces potentiels investisseurs avance à visage découvert. «Il s’agit de Kasada, plateforme d’investissement soutenue par la Qatar Investment Authority et AccorHotels, déjà propriétaire de 20 hôtels Accor dans huit pays d’Afrique subsaharienne, qui a clairement annoncé son ambition d’arriver dans le Royaume», lit-on encore. Une transaction est d’ailleurs prévue dès cette année 2024.

Par Nabil Ouzzane
Le 21/05/2024 à 22h06