Il va falloir aussi apprendre à vivre avec l’inflation, comme nous l’avons fait avec le Covid-19. Telle est la conclusion du quotidien Les Inspirations Eco, citant des experts, à la lecture de la dernière note de conjoncture du Haut-Commissariat au plan. Principaux constats, la hausse des prix des produits alimentaires et non alimentaires, observées entre avril et mai 2022, a certes reculé par rapport à décembre dernier. «Toutefois, l’indice des prix à la consommation demeure à la hausse avec 0,3%. Ainsi, l’indicateur d’inflation sous-jacente s’est aussi apprécié de 1,2% sur un mois et de 5,6% sur une année», lit-on.
L’indice des prix à la consommation (IPC) n’a connu, au mois de mai, qu’une hausse de 0,3% par rapport au mois précédent, alors que ce même indicateur a crû de 1,8% au cours du mois d’avril dernier, par rapport au mois précédent où il avait connu également un renchérissement de même niveau entre les troisième et second mois de l’année. «Autrement dit, l’indice a baissé de 1,5 point entre avril et mai, soit à un rythme 6 fois moins élevé qu’auparavant. Ce n’est par rien!», déduit le quotidien.
La hausse la plus remarquable en mai dernier reste celle de 8,5% pour les huiles et graisses, de 2,3% pour les viandes et de 0,7% pour le pain et céréales. Sans oublier les carburants avec 3%. Sur les deux derniers mois, la hausse du prix des carburants aura été de 16,2%. «Cela fait que le transport pèse encore lourdement sur les charges. Du coup, cette embellie de l’IPC, entre avril et mai, n’est qu’apparente», indique le journal.
Pour l’instant, l’attentisme est le maître-mot, même si la conjoncture donne un peu raison au wali de BAM, qui maintient le taux directeur inchangé à 1,5%: les hausses de prix décroissent quelque peu. Abdellatif Jouahri n’a pas cédé aux sirènes du resserrement de la politique monétaire et de la hausse du taux directeur, comme c’est le cas depuis quelques semaines dans plusieurs pays du monde, en particulier aux Etats-Unis, première puissance économique mondiale.
Une inflation essentiellement importée, qui devrait revenir à des niveaux normatifs en 2023, et la nécessité de ne pas «saper» la relance de l’économie, sont les trois éléments avancés par le wali de Bank Al-Maghrib pour justifier le statu quo de sa politique monétaire. «Il y a bien sur un pic de l’inflation en 2022 (+5,3%), mais dans nos projections, l’inflation va revenir autour de 2% en 2023», a souligné Abdellatif Jouahri lors d’une conférence de presse donnée mardi 21 juin. «Si nous devons raisonner sur le moyen terme, le retour de l’inflation à 2% nous tranquilise», a-t-il commenté.