Alors que la campagne d’exportation des produits agricoles bat son plein, les professionnels du TIR font face à une situation délicate, et se retrouvent empêchés de servir certains marchés européens. Après l’Espagne, en novembre 2020, la rupture du contingent marocain touche cette fois-ci la destination des Pays-Bas.
Les autorités néerlandaises ont été sollicitées pour accorder à l’administration marocaine un contingent supplémentaire d’autorisations, pour couvrir le reste de l’année 2021, a confié, contacté par Le360, un responsable au ministère du Transport et de la logistique, ajoutant que les services de l’ambassade du Maroc à La Haye ont été également saisis pour intervenir auprès du gouvernement néerlandais.
Désormais récurrent, ce problème devrait être résolu dans le cadre de la tenue de la commission mixte maroco-néerlandaise du TIR, regroupant opérateurs et administrations, appelée à se réunir régulièrement pour réajuster les quotas en fonction de l'évolution des besoins de part et d'autre. Car le seuil fixé à ce jour, environ 4.000, ne suffit plus pour répondre aux besoins du pavillon TIR marocain. Le Maroc doit chaque fois revenir à la charge pour demander aux Pays-Bas une rallonge d’autorisations.
A la publication de ces lignes, Le360 a appris qu’une réunion de cette même commission mixte devrait se tenir avant la fin de ce mois de novembre (alors que la dernière réunion remonte à 2018).
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Les opérateurs du TIR reprochent au ministère de tutelle son manque d’anticipation. En effet, à leurs yeux, l’épuisement du contingent des autorisations avec la Hollande était prévisible. «Le flux du trafic avec les Pays-Bas a changé de physionomie ces dernières années. Au lieu de décharger les produits frais (légumes, fruits, fleurs) à la plateforme logistique de Perpignan (France), les camions frigorifiques ont commencé à servir directement le marché néerlandais, attirés par une croissance soutenue de la demande», explique ce membre de la Fédération du transport.
En attendant le feu vert des Pays-Bas pour une rallonge d’autorisations, les routiers marocains vont devoir suspendre tout trafic vers (et en provenance de) ce pays membre de l’UE. Une situation qui va sans doute profiter au pavillon TIR européen. S’aventurer à voyager sans l’autorisation expose en effet les transporteurs, en cas d’interception du poids lourd, à une lourde amende.
Plus qu’une rallonge, les professionnels du TIR appellent à revoir la méthodologie du travail qui date des années 1980, alors que les flux se sont nettement multipliés. «Le mode de gestion du système des contingents est dépassé. Il ne reflète pas la réalité des échanges réels», insiste-t-on du côté de l’Association marocaine des transporteurs routiers inter-continentaux (Amtri).