C’est le cabinet international Fitch Solutions qui l’affirme dans une récente note, reprise dans l’édition de ce jeudi 20 avril des Inspirations Eco: l’inflation élevée incitera Bank Al-Maghrib à continuer de resserrer la politique monétaire en 2023. «Le cabinet international a récemment révisé à la hausse ses prévisions du taux directeur. À fin 2023, ce dernier devrait passer de 4% à 4,5%, suite à une augmentation significative de l’inflation», indique cette note.
Fitch estime que des taux d’intérêt plus élevés compenseront en partie l’augmentation prévue des dépenses d’investissement du gouvernement, ce qui l’incite à revoir à la baisse ses prévisions de contribution des investissements au PIB en 2023 de 1,3 à 1 point de base.
Dans ce contexte, l’approbation le 3 avril dernier par le Conseil d’administration du FMI (Fonds monétaire international) d’une Ligne de crédit modulable (LCM) d’une durée de deux ans et d’un montant de 5 milliards de dollars prend tout son sens.
Cette ligne jouera un rôle de filet de sécurité, le cabinet international estimant que malgré la crise, la LCM permettra aux investisseurs de renouveler leur confiance dans l’économie marocaine, ce qui conforte l’annonce, le 24 février dernier, du retrait du pays de la liste grise du Groupe d’action financière (GAFI).
Fitch Solutions estime que ces garanties accordées par le FMI aideront le Royaume à avoir recours à des financements extérieurs en cas de nécessité, ce qui offrira au gouvernement plus d’options pour reconstituer ses réserves de change en cas de pression sur le matelas de devises.
Selon Fitch, la LCM marque une amélioration par rapport à l’option d’un recours à la Ligne de précaution et de liquidités (LPL) à laquelle le Maroc avait eu accès entre 2012 et 2020, et qui n’a été interrompue qu’en raison des pressions induites par la crise du Covid. La LCM, rappelons-le, qui n’est assortie d’aucune conditionnalité, est accordée aux pays dont les fondamentaux macro-économiques sont jugés solides.
Antoinette Sayeh, présidente par intérim du conseil d’administration du FMI, a d’ailleurs salué les «politiques macro-économiques et le cadre institutionnel très solides du Maroc».