Dans son rapport annuel 2022 s’agissant du Maroc, le Fonds monétaire international (FMI) reste optimiste. Pour l’institution de Bretton Woods, les autorités marocaines ont fait preuve d’une grande résilience face à l’impact des récents chocs négatifs liés à la guerre en Ukraine et à la sécheresse, relate le quotidien Les Inspirations Eco dans son édition du jeudi 26 janvier.
Mieux, malgré l’augmentation des dépenses courantes due à la hausse des subventions et à d’autres mesures qui ont atténué l’impact économique des chocs, le déficit budgétaire global devrait diminuer. Le ratio de la dette de l’administration centrale par rapport au PIB devrait, quant à lui, s’établir à environ 69 %, ce qui est nettement inférieur au niveau prévu au moment de l’adoption de la loi de Finances 2023. «L’inflation devrait commencer à baisser en 2023, à mesure que le choc des prix des produits de base se dissipe et que la banque centrale réduise l’accommodation de la politique monétaire», a expliqué le FMI dans un rapport de 57 pages.
Plus loin, le Fonds monétaire international, qui ne tarit pas d’éloges à l’égard du Maroc, remarque toutefois que la lutte contre l’inflation élevée nécessitera des taux d’intérêt plus élevés. Selon les services du FMI, le retour de l’inflation à environ 2 %, d’ici à la fin de 2024, nécessitera une augmentation des taux d’intérêt.
«Une inflation plus haute que prévu au cours des prochains mois engendrerait une augmentation plus rapide du taux directeur. Il faudrait par ailleurs augmenter plus rapidement les taux d’intérêt, et éventuellement adopter une politique restrictive», indique Les Inspirations Eco.
De nouvelles hausses des taux d’intérêt directeurs pourraient également contribuer à modérer les pressions à la dépréciation du dirham, bien que la majeure partie de la dépréciation récente soit liée aux besoins de financement du commerce (et aux couvertures liées au commerce), qui devraient s’atténuer en 2023, poursuivent les services du FMI. Pour ces derniers, une fois que l’inflation et l’incertitude sur les perspectives mondiales et nationales auront diminué, BAM devrait passer aux étapes finales de la transition vers un cadre de ciblage de l’inflation et permettre au dirham de flotter librement. Cela renforcerait la résilience du Maroc face aux chocs futurs.
Le FMI encourage l’exécutif à maintenir sa «politique vigoureuse» et la mise en œuvre rapide des réformes pour soutenir l’activité économique à l’avenir. Les administrateurs encouragent également la banque centrale à poursuivre la transition vers un cadre de ciblage de l’inflation une fois que celle-ci aura diminué et que le niveau actuel des prix aura été atteint. «Dans l’avenir, l’introduction d’une règle budgétaire fondée sur un ancrage de la dette renforcerait davantage le cadre institutionnel du Maroc et permettrait d’améliorer la crédibilité et la transparence de la politique budgétaire», recommande le Fonds.