L’initiative European Hydrogen Backbone (EHB) a dévoilé cette semaine une nouvelle version du projet d’infrastructure de transport d’hydrogène à l’échelle européenne. Il s’agit d’une mise à jour de la carte des infrastructures où l’hydrogène est destiné à circuler dans toute l’Union européenne, rapporte le site espagnol spécialisé El Periodico de la energia.
Premier constat, surprenant, aucune liaison avec l’Algérie via le gazoduc Medgaz n’est prévue dans ce nouveau document, contrairement à ce qui a été projeté dans les précédentes versions. En revanche, l’initiative EHB confirme l’intention de renforcer la connectivité avec le Maroc, la France et l’Italie.
En plus du projet d’hydroduc, baptisé H2Med, qui reliera d’ici 2030 Barcelone à Marseille, le document mentionne une interconnexion avec l’Italie via un hydroduc de 792 kilomètres qui raccordera les villes de Barcelone et de Livourne, mais seulement après 2040.
Le changement majeur réside dans l’évolution du Gazoduc Maghreb-Europe (GME) qui, en plus du gaz naturel, devrait transporter de l’hydrogène vert d’ici 2040. Le GME pourrait ainsi ouvrir la voie à l’exportation de l’hydrogène vert espagnol, voire marocain, vers le centre de l’Europe.
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L’exclusion de l’Algérie de la nouvelle vision du réseau d’hydrogène européen sonne comme une gifle pour la junte au pouvoir, qui se sert du gaz comme d’une arme diplomatique et géostratégique, en décidant unilatéralement de suspendre les livraisons de gaz vers l’Espagne via le GME traversant le Maroc.
Le Maroc, acteur clé des réseaux de transport d’hydrogène
En privilégiant la connexion du GME, l’Europe conforte les choix stratégiques opérés par le Maroc, qui renforce ainsi sa position en tant qu’acteur clé des réseaux de transport d’hydrogène dans la région méditerranéenne.
Lancée en juillet 2020, la Dorsale hydrogène européenne EHB regroupe à ce jour plus de 30 opérateurs d’infrastructures énergétiques, couvrant 29 pays européens. L’initiative projette le déploiement d’un réseau de pipelines d’hydrogène de plus de 50.000 kilomètres à l’horizon 2040, et reposera à la fois sur la conversion des réseaux gaziers existants et sur la création de nouvelles infrastructures.