D’après les chiffres du Haut-Commissariat au Plan, entre le deuxième trimestre de 2022 et la même période de 2023, l’économie nationale a perdu quelque 86.000 postes d’emploi au total. Conjuguée aux nouvelles arrivées sur le marché du travail, ces pertes on porté le nombre de personnes sans emploi, sur la même période, de 1.387.000 à 1.543.000, soit une hausse de 11%.
Le taux de chômage est ainsi passé de 11,2% à 12,4% au niveau national, de 15,5% à 16,3% en milieu urbain et de 4,2% à 5,7% en milieu rural. Constat caractéristique de l’économie marocaine: les catégories les plus touchées sont les jeunes âgés de 15 à 24 ans (un taux de 33,6%), les diplômés (19,2%) et les femmes (17%).
L’agriculture perd des emplois
Entre le deuxième trimestre 2023 et la même période de 2022, le secteur de l’agriculture, forêt et pêche a perdu 266.000 postes d’emploi au niveau national, ce qui correspond à une baisse de 8% de l’emploi du secteur. Une évolution aisément expliquée par les effets de la sécheresse qui a sévi cette année au Royaume et ses conséquences sur le secteur agricole.
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Le secteur des services a, quant à lui, créé 103.000 postes d’emploi au niveau national, enregistrant une hausse de 2% de l’emploi dans ce secteur. Le secteur de l’industrie y compris l’artisanat, a créé 46.000 postes soit une progression de 4% par rapport à l’année dernière.
De son côté, le secteur des BTP a créé 30.000 postes d’emploi, en progression de 3% par rapport à 2022, dont 26.000 en milieu rural et 3.000 postes en milieu urbain.
Les régions du Sud et de l’Oriental les plus touchées
Cinq régions concentrent 72,3% de l’ensemble des actifs âgés de 15 ans et plus. Casablanca-Settat vient en première position avec 22,2% d’actifs, suivie de Rabat-Salé-Kénitra (13,9%), de Marrakech-Safi (12,8%), de Tanger-Tétouan-Al Hoceima (11,9%) et de Fès-Meknès (11,5%).
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Par ailleurs, cinq régions concentrent près de sept chômeurs sur dix au niveau national. La région de Casablanca-Settat vient en première position avec 25,7%, suivie de Rabat-Salé-Kénitra (12,8%), de Fès-Meknès (12,3%), de l’Oriental (10,5%) et de Tanger-Tétouan-Al Hoceima (8,1%).
Cependant, les taux de chômage les plus élevés sont enregistrés au niveau des régions du Sud (23,8%) et de dans la région de l’Oriental (20,3%). Avec une acuité moindre, deux autres régions dépassent la moyenne nationale (12,4%), à savoir Casablanca-Settat (14,3%) et Fès-Meknès (13,2%). En revanche, les régions de Marrakech-Safi, de Tanger-Tétouan-Al Hoceïma et de Drâa-Tafilalet enregistrent les taux les plus bas, avec respectivement 6,7%, 8,5% et 10,1%.