Hausse du prix du baril: augmenter le stock de sécurité en diesel n'est pas d'actualité au Maroc, estime Leila Benali

La ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali.

La ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali. . DR

Lors d’une rencontre avec les représentants de la presse ce vendredi 15 avril 2022, la ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali, a tenu à rassurer les Marocains quant au stock de sécurité de carburant. Pour la ministre, le moment n’est pas opportun pour renforcer les réserves des distributeurs.

Le 15/04/2022 à 15h51

Selon les dernières données communiquées par la ministre de la Transition énergétique, Leila Benali, lors de son exposé devant la commission des infrastructures et de l'énergie de la Chambre des représentants, le stock de sécurité en diesel chez les compagnies de distribution de carburants au Maroc ne dépasse pas les 26 jours, soit 437.000 tonnes.

Le stock d’essence se situe, quant à lui, à 43 jours soit 83.000 tonnes, contre un stock de 34 jours pour le kérosène (36.000 tonnes), de 83 jours (233.000 tonnes) pour le fioul et de 26 jours pour le gaz butane.

Interrogée lors d’une rencontre avec les journalistes, ce vendredi 15 avril à Rabat, sur le besoin d’augmenter les stocks de sécurité des carburants afin de se conformer aux dispositions de la loi qui exige un stock de sécurité équivalent à 60 jours de la moyenne des ventes annuelles des distributeurs, Leila Benali a affirmé, «on ne peut demander à augmenter le stock de sécurité à 60 ou 90 jours alors que le prix du baril dépasse les 100 dollars». Selon la ministre de tutelle, la réserve moyenne des distributeurs sur les vingt dernières années n’a pas dépassé les 30 jours. «C’est vrai que la loi exige un stock de 60 jours, mais durant les deux dernières décennies les réserves de carburant au Maroc ont toujours avoisiné les 30 jours en moyenne. Où est-ce qu’on était quand le prix du baril coûtait entre 20 et 50 dollars? On n’arrive pas dans une période de crise mondiale de chaîne d’approvisionnement et on cherche à augmenter les stocks», souligne la ministre. Et d’ajouter: «Il ne faut pas oublier qu’il y a toujours des fluctuations qui peuvent empêcher le renforcement des stocks. La dernière fluctuation est due aux conditions météorologiques. Quand il pleut et qu’il y a du vent, cela perturbe l’activité au niveau des ports et retarde donc les délais de livraison, ce n’est pas propre au Maroc».

En plus des 30 jours de stocks disponibles actuellement, Leila Benali a fait savoir que les distributeurs se sont engagés, sur des contrats financiers, à assurer entre 30 et 45 jours de stock en plus. «Les opérateurs nationaux sont engagés financièrement à travers des contrats signés à assurer 30 à 45 jours supplémentaires qu’ils peuvent activer de manière automatique pour garantir la livraison des différents carburants à la pompe durant les prochains mois», souligne-t-elle.

«Nous avons bataillé au sein de ce gouvernement pour créer un conseil de sécurité énergétique pour réfléchir aux problématiques auxquelles fait face le secteur et pour trouver des solutions optimales et efficaces. S’il faut revoir la loi et réformer le système, cela doit se faire de manière sage et judicieuse et sans surenchère sur la question de la sécurité énergétique du pays», conclut le ministre.

Par Safae Hadri
Le 15/04/2022 à 15h51