Dans le secteur du textile, la conjoncture est au marasme, signale Les Inspirations Eco, ce mercredi 23 août.
La cause principale de cette situation est l’augmentation par l’Administration des douanes et des impôts indirects (ADII) de ses taxes sur la valeur de tissus et d’articles de bonneterie importés, une augmentation de l’ordre de 25%.
Conséquence: les professionnels du textile sont indignés, et clament n’avoir pas avoir été prévenus de cette mesure, ce qui leur aurait permis de prendre leurs dispositions avec leurs fournisseurs.
«Ils sont tenus par des contrats dans lesquels les prix sont fixés au préalable. Au final, le secteur a connu une baisse de régime considérable, adossée à une réduction drastique des importations», explique le quotidien.
Il y a quelques jours, l’ADII a certes révisé la valeur de ces tissus à la baisse, mais l’euphorie des professionnels du textile n’aura finalement que peu duré.
«À peine ont-ils eu le temps de revoir leur base de référence, que les voilà surpris derechef par une hausse conséquente, cette fois-ci sur la crêpe de soie, importée de Corée du Sud», fait savoir le quotidien.
Alors que les importateurs s’acquittent, sur ce type de tissu, de frais de dédouanement de l’ordre de 65 dirhams le mètre, sa valeur s’élève actuellement à 80 dirhams le mètre.
«Le même scénario se reproduit. Cette augmentation a été appliquée sans que nous en soyons avisés. Tout ce que nous demandons, c’est d’être prévenus des éventuelles hausses afin de pouvoir gérer nos affaires en conséquence», s’est indigné, interrogé par le quotidien, Younès El Moufti, président de l’ANIT.
Cette hausse décidée par l’ADII sera même appliquée sur les marchandises qui ont été importées avant l’entrée en vigueur de cette nouvelle tarification.
«Cette décision va à l’encontre de la nomenclature [de l’ADII, Ndlr Le360] qui stipule qu’en cas d’augmentation, la nouvelle tarification est appliquée à la date d’entrée en vigueur. Nous comprenons que la stratégie du pays est axée sur le renforcement du tissu industriel local, ce que nous encourageons également, mais les normes de qualité doivent être respectées», a estimé le président de l’ANIT.
Les professionnels du textile critiquent un lobbying qui serait exercé par un groupe d’industriels détenant des usines qui produisent le type de tissu concerné.
«Certes, la compétitivité des pays asiatiques ne favorise pas la production locale, mais la production Made in Morocco devrait évoluer davantage, car en dépit des subventions accordées par l’Etat, l’évolution n’est pas palpable et les prix demeurent chers», souligne Younès El Moufti.
Conséquence: cette hausse se répercutera logiquement sur le prix de vente de ces tissus. Les professionnels du textile veulent donc rencontrer les hauts responsables de la Direction des douanes. Une réunion est d’ailleurs prévue dès ce mercredi 23 août.