La multitude d’atouts qui font du Maroc une destination de choix pour les investissements a été présentée, mercredi 5 juin à Londres, à l’occasion du Morocco Investment Forum. L’événement, organisé par l’ambassade du Maroc au Royaume-Uni, en marge de la 10ème édition de The Africa Debat, a permis de présenter l’éventail des opportunités offertes par le Royaume dans divers secteurs, des énergies renouvelables aux télécommunications, en passant par l’automobile et l’industrie manufacturière. La lumière a été mise, entre autres, sur la position stratégique du Maroc et sa stabilité politique, ainsi que sur son engagement à favoriser un climat propice aux affaires, lesquels éléments font du Royaume «la porte d’entrée idéale» vers le marché africain.
Intervenant à cette occasion, la secrétaire d’État britannique en charge de la sécurité énergétique, Claire Coutinho, a relevé la «vigueur de nos relations commerciales, qui ont atteint un niveau record, avec une augmentation de 31% des échanges entre 2022 et 2023», assurant qu’avec l’accord d’association Maroc-Royaume-Uni, «cette tendance devrait encore s’accentuer».
«Nous disposons de tous les ingrédients nécessaires pour réaliser notre aspiration commune à une énergie sûre. Nous avons les talents, les investissements, les infrastructures et les innovateurs», a-t-elle énuméré, soulignant que c’est la raison pour laquelle «l’alliance entre nos pays est si importante».
De son côté, l’ambassadeur du Maroc au Royaume-Uni, Hakim Hajoui, a indiqué que le Maroc «s’impose comme une plaque tournante logistique, grâce à sa position géographique stratégique, tournée vers de multiples régions et à son infrastructure, comme le port Tanger Med, mais aussi comme une plaque tournante pour les affaires».
Dans ce sens, le diplomate marocain a rappelé que le Maroc dispose d’une série d’accords de libre-échange qui donnent accès à un marché de 2,5 milliards de personnes. Dans cet entretien avec Le360, il nous en parle plus en détail.
Le360: Quelle est l’importance que revêt The Africa Debate dans l’agenda des décideurs britanniques et quelle place le Maroc y a-t-il occupée cette année?
Hakim Hajoui: The Africa Debate est un événement annuel qui compte la présence de nombreux décideurs et acteurs politiques et économiques de premier plan en Afrique et en Grande-Bretagne. Il s’agit de l’un des plus importants événements dédiés à l’Afrique à Londres, l’occasion de la tenue de rencontres et de tables rondes sur des sujets précis. Chaque année, un «pays partenaire» est à l’honneur et cette année, nous avons milité pour que ce soit le nôtre.
L'ambassade du Maroc au Royaume-Uni, a organisé hier, mercredi 5 juin 2024, le Morocco Investment Forum
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L’organisation du Morocco Investment Forum s’inscrit dans ce cadre. Ce qui en est ressorti, c’est l’appétit grandissant, notamment des investisseurs britanniques, et au-delà, pour le Maroc. Un intérêt exprimé aussi bien au niveau de place financière de Londres qu’à celui des parties s’intéressant aux marchés émergents, particulièrement en Afrique. N’oublions pas que Londres est une place financière globale qui attire des capitaux du monde entier. Nous avons pu compter sur une présence importante et de haut niveau, en l’occurrence celle de la ministre britannique de la Sécurité énergétique et de la Neutralité carbone, Claire Coutinho.
Quels sont justement les secteurs qui cristallisent le plus cet intérêt?
Deux secteurs en particulier: les énergies renouvelables et les infrastructures, et ce, au vu de l’impressionnante dynamique que ces deux volets connaissent au Maroc.
La partie énergies renouvelables est en somme la thématique principale, actualité oblige. Cet intérêt s’inscrit dans une dynamique globale après la signature l’année dernière d’un accord stratégique sur la production des énergies vertes et la perspective d’un verdict des autorités britanniques sur le projet de liaison électrique entre le Maroc et la Grande-Bretagne, un projet qui, de l’avis général, a un fort potentiel.
Le potentiel du Maroc en tant que leader régional dans le secteur de l’énergie n’est plus à démontrer. Une position étayée par l’abondance de ses ressources éoliennes et solaires et sa capacité à tirer parti de la recherche et de l’innovation pour réaliser sa transition énergétique et fournir une énergie propre et compétitive à ses partenaires.
Le volet infrastructures a également été évoqué, notamment à l’aune de l’organisation conjointe par l’Espagne, le Portugal et le Maroc de la Coupe du monde du football 2030. Pour s’être investis dans celle du Qatar, les Britanniques présentent bien des attraits à cet égard et entendent bien se positionner sur ce créneau. Nous avons à ce titre mis en lumière les initiatives stratégiques lancées par le Maroc et les projets futurs dans de multiples secteurs qui représentent des opportunités concrètes pour les investisseurs britanniques et internationaux.
Plus globalement, quel état des lieux faites-vous du partenariat économique entre le Maroc et le Royaume-Uni?
Aujourd’hui, tous les ingrédients pour le plein essor de ces relations sont réunis. Aux accords de coopération s’ajoute un accord d’association, incluant nos provinces du Sud. Et le volume des échanges commerciaux a doublé en deux ans pour atteindre 3,5 milliards de livres sterling. Sur la question de l’économie verte, toutes les mesures incitatives sont en place, notamment avec la nouvelle Charte de l’investissement. Ce qui manque encore, c’est la transformation, notamment sur le volet investissement.
Qu’est-ce qui manque encore?
Nous en sommes au last mile du plein essor de ce partenariat. Nous y travaillons en mettant en exergue le rôle des secteurs financier et bancaire au Maroc dans la promotion de l’investissement, ainsi que les avantages accordés pour soutenir les investissements privés. Et à chaque fois, nos partenaires effectifs ou potentiels répondent présents.