Invité de l’émission Décryptage hier, dimanche 13 mars sur la station de radio MFM, Fouzi Lekjaâ, ministre délégué auprès du ministre de l’Economie et des Finances, chargé du Budget, a fait savoir que le gouvernement devra mobiliser plus de 15 milliards de dirhams supplémentaires cette année, pour soutenir le pouvoir d’achat des consommateurs et donc empêcher la hausse du prix de vente sur le gaz, la farine et les transports.
Alors que le cours du gaz butane est passé de 550 dollars à plus de 1.000 dollars depuis le début de l’année, le gouvernement devra mobiliser plus de 10 milliards de dirhams supplémentaires en 2022 pour maintenir le prix de la bouteille de gaz butane à 42 dirhams, a précisé le ministre délégué en charge du Budget.
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En parallèle, pour subventionner les importations de blé et maintenir le prix de la farine stable sur le marché national, l’exécutif devra débourser plus de 3 milliards de dirhams additionnels au budget prévu cette année, a détaillé Fouzi Lakjaâ.
Deux milliards de dirhams supplémentaires devront également être mobilisés dans le cadre du plan d’urgence instauré afin de soutenir le secteur touristique, très ébranlé par les effets de la crise sanitaire, a aussi expliqué le ministre.
Le gouvernement s’apprête également à soutenir le secteur du transport, à la fois de marchandises et de passagers, lourdement impacté par la hausse des prix des carburants, a annoncé le ministre délégué, sans détailler le budget qui a été prévu à cet égard. Il a cependant indiqué qu’une réunion avec les professionnels du secteur était prévue ce lundi 14 mars afin de leur exposer le mécanisme de soutien que va déployer l’exécutif pour empêcher la hausse des tarifs du transport.
Mais comment le gouvernement compte-t-il financer tout cela? Si Fouzi Lekjaâ n’a pas donné plus de détails quant à la stratégie prévu par le gouvernement pour lever les 15 milliards de dirhams nécessaires à maintenir le pouvoir d’achat des consommateurs, devant la difficile conjoncture internationale, il a néanmoins exclu les deux options les plus évidentes prévues dans le cadre de la loi de finance, à savoir la suppression des investissements et le recours à une loi de finance rectificative.
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«Nous sommes devant deux possibilités: le plus facile, comme permis par la loi, serait de supprimer 14% des dépenses d’investissement, pour économiser 15 milliards de dirhams. La deuxième possibilité est d’aller vers une loi de Finances rectificative. A mon avis, la solution ne réside ni dans l’une ni dans l’autre», a souligné Fouzi Lekjaâ.
Pour lui, le défi à relever sera de préserver le pouvoir d’achat des ménages sans perturber pour autant les équilibres macro-économiques qui permettent au pays de garantir sa souveraineté financière, de maintenir un taux d’inflation raisonnable, de créer la croissance et de préserver les emplois grâce aux investissements.
«Nous allons relever le défi et nous sommes en train de mobiliser tous les efforts pour garantir des ressources supplémentaires, nous disposons encore d’une marge dans nos ressources et tous les scénarios sont prévus en fonction de l’évolution de la conjoncture internationale», a expliqué, rassurant, le ministre délégué en charge du Budget.