Le projet a été révélé, ce mardi 11 avril, par le site d’information Times of Israel. Un consortium de quatre startups, piloté par le fonds d’investissement spécialisé Halman-Aldubi Technologies, développera en partenariat avec l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P) des solutions alimentaires durables sans avoir besoin d’eau, de sol ou d’énergie.
Ce projet, poursuit la même source, va produire des aliments pour poissons riches en protéines à partir de déchets organiques, d’insectes et d’algues. Le journal israélien rappelle que le Maroc s’est fixé pour objectif d’augmenter significativement son volume de production de la pisciculture comestible, avec l’ambition d’atteindre à moyen terme un volume annuel de 350.000 tonnes de poissons.
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Sauf que cet objectif est contrarié par une pénurie des aliments nécessaire à l’élevage de poissons, à laquelle s’ajoutent des difficultés au niveau de la logistique et de la chaîne d’approvisionnement, explique la même source.
Ce projet, dont le coût n’a pas été révélé, cherchera donc à apporter une solution à ces différents écueils en produisant des aliments pour poissons disponibles, locaux et durables, dans le but de développer la pisciculture et fournir des aliments riches en protéines à 10 millions de personnes par jour.
Les startups israéliennes participant au projet ont développé des technologies dans le domaine de la culture d’algues, de l’extraction de protéines d’insectes, de la séparation des déchets organiques et de la production de protéines à partir des mêmes déchets.
«Nous sommes fiers de diriger un consortium qui a mis en œuvre des technologies alimentaires uniques (...) et de soutenir la réalisation de la vision du roi du Maroc»
— Rony Halman, fondateur et PDG de Halman-Aldubi Technologies
«Nous sommes ravis d’être les premiers à opérer au Sahara marocain», a déclaré Rony Halman, fondateur et PDG de Halman-Aldubi Technologies, cité par la publication israélienne. «En tant qu’entreprise spécialisée dans la fourniture de solutions intégratives, nous sommes fiers de diriger un consortium qui a mis en œuvre des technologies alimentaires uniques, qui transformeront l’une des régions les plus difficiles d’Afrique d’importateur d’aliments en producteur durable, et de soutenir ainsi la réalisation de la vision du roi du Maroc», poursuit-il.
Voici par ailleurs les noms et les spécialités des quatre startups israéliennes partenaires dans ce projet:
- Seakura, qui a mis au point une technologie brevetée pour la culture d’algues en dehors de la mer, contenant de grandes quantités de protéines, de minéraux, de fibres nutritionnelles, d’antioxydants, de chlorophylle et de vitamines.
- Shachar Group, qui a développé une technologie de recyclage intelligente basée sur l’IA pour séparer les déchets organiques des déchets non organiques, tels que les emballages alimentaires.
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- FreezeM, qui a conçu une technologie d’extraction de protéines d’insectes et se concentre sur la création d’un stock de néonates de mouches soldats noires en suspension prêts à l’emploi, offrant une solution pour la production de semences agricoles.
- Celitron, qui a mis au point une technologie permettant de produire des protéines pures à 65 % à partir de déchets organiques.
Le 23 mars dernier, devant l’Organisation des Nations unies, le ministre israélien de l’Innovation, de la science et de la technologie, Ofir Akunis, avait annoncé qu’une entreprise de son pays avait lancé un projet d’aquaculture dans le Sahara marocain. Le responsable israélien, qui n’avait pas fourni de détails, avait souligné que ce genre de coopération a été rendu possible grâce aux Accords d’Abraham, signés entre Israël et quatre pays arabes.