Fonds souverains: où en est le Maroc?

Lors de l'intervention du directeur général du Fonds Mohammed VI pour l’investissement, Mohamed Benchaâboun, à l’ouverture des travaux de la 10e Conférence annuelle de l’Association marocaine des investisseurs en capital (AMIC).

Revue de presseLa présidence marocaine de l’IFSWF a permis l’accélération d’une dynamique de création de nouveaux fonds souverains africains, rapporte une analyse publiée par Policy Center for the New South. Le point sur le déploiement de Ithmar Capital et du Fonds Mohammed VI pour l’investissement. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Aujourd’hui le Maroc.

Le 12/02/2024 à 22h21

Policy Center for the New South braque les projecteurs sur les fonds souverains africains dans un document intitulé «Les fonds africains souverains: une deuxième vague (2016-2023) sous le signe de la redéfinition stratégique».

Cette analyse, indique le quotidien Aujourd’hui le Maroc dans son édition du 13 février, rappelle dans un premier temps l’histoire de la création des fonds souverains au niveau du continent. Elle passe en revue par la suite les fonds souverains créés durant ces dernières années.

Cette étude indique que la période 2016-2023 a été marquée par la naissance de nouveaux fonds souverains sur le continent. Ainsi, huit Etats vont se doter durant cette période de leur premier fonds souverain (Maroc, Egypte, Cap-Vert, Djibouti, Maurice, Ethiopie, Mozambique et Namibie). En se dotant en 2022 d’un deuxième fonds souverain, le Maroc porte à neuf le nombre de fonds souverains créés durant cette période.

«Au Maroc, les deux fonds d’investissement stratégiques sont Ithmar Capital et le Fonds Mohammed VI pour l’investissement», précise-t-on. Ithmar Capital devient le premier fonds souverain du continent à présider aux destinées de l’International Forum of Sovereign Wealth Fund, et à être à l’initiative de la création de l’Africain Sovereign Forum, alliance des fonds souverains africains destinée à accélérer les investissements sur le continent. En 2021 les actifs sous gestion de ce fonds étaient estimés à 1,5 milliard d’euros.

Pour sa part, le Fonds Mohammed VI pour l’investissement (FM6I) est le dernier en date de la seconde vague de fonds souverains africains (validé par le gouvernement en octobre 2022). Ce fonds, est doté de 50 milliards de dirhams (15 milliards sur fonds étatiques et 35 milliards levés auprès d’investisseurs institutionnels, nationaux et internationaux).

«Ce fonds se distingue du précédent par son financement ouvert aux institutionnels internationaux», lit-on encore. Sa création répond à un double objectif: «soutenir l’investissement public, contribuer à une opérationnalisation du plan de relance économique de 2020, investir en faveur de la transition verte et de l’innovation dans le Royaume, et renforcer les grandes souverainetés nationales», souligne le même document.

Le FM6I participe à une dynamisation de l’investissement public orientée vers des projets d’infrastructures et des stratégies sectorielles ambitieuses. L’objectif est de renforcer la compétitivité du produit national et la souveraineté nationale alimentaire, sanitaire et énergétique. «Tout un programme, mais aussi une feuille de route pour ce nouveau fonds souverain, qui justifie une dotation importante de 50 milliards de dirhams, trois fois la valeur estimée en 2021 des actifs sous gestion d’Ithmar Capital», argumente la même source.

La présidence marocaine de l’IFSWF a permis l’accélération d’une dynamique de création de nouveaux fonds souverains africains. En étant le premier fonds souverain africain porté à la présidence de l’IFSWF, six ans seulement après sa création, Ithmar Capital permet au Maroc d’être désormais un acteur visible du paysage des fonds souverains stratégiques du continent.

«Par son action, seulement un an après sa nomination à la tête de l’IFSWF, et par la création de l’ASIF, il montre un certain dynamisme. Celui-ci s’est par exemple traduit par l’adhésion, en juillet 2023, à l’occasion de la deuxième réunion annuelle de l’ASIF, de deux récents fonds souverains africains: l’Ethiopian Investment Holding et la Mauritius Investment Corporation.  «C’est, bien sûr, une chance pour le Maroc, mais aussi pour l’Afrique», conclut l’analyse.

Par Lamia El Ouali
Le 12/02/2024 à 22h21