Depuis quelques jours, les Marocains constatent une augmentation marquée du prix des œufs, avec des unités vendues à plus de 1,50 dirham, contre 1,15 dirham à la sortie des exploitations agricoles. Une situation jugée injustifiée par de nombreux consommateurs, d’autant plus que le produit est considéré comme une alternative abordable aux viandes rouges et aux poissons, qui ont également connu une hausse des prix.
Khalid Zaim, vice-président de l’Association nationale des producteurs d’œufs de consommation, indique que cette envolée des prix s’explique notamment par les conditions climatiques extrêmes. La récente vague de chaleur, due au phénomène dit «chergui», a fortement impacté la production: «Les poules pondeuses, affectées par la chaleur, ont cessé de s’alimenter et ne consomment que de l’eau. Résultat: une chute significative de la production», affirme-t-il.
Des coûts de production toujours élevés
Au-delà de la baisse de productivité, les professionnels sont confrontés à une hausse continue des coûts de production, en particulier pour l’alimentation animale, l’énergie et le transport. Beaucoup peinent à maintenir leur rentabilité, certains ayant déjà été contraints, par le passé, de céder leurs volailles à des prix extrêmement bas, parfois à, à peine 1,5 dirham le kilo.
Les intermédiaires accusés de gonfler les prix
Mais pour Khalid Zaim, une part importante de la responsabilité incombe aux intermédiaires et spéculateurs, accusés de profiter de la situation pour gonfler les prix: «Ils invoquent la liberté du marché, mais finissent par empocher des marges supérieures à celles des producteurs eux-mêmes», déplore-t-il.
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Cette spéculation aggrave la pression sur les consommateurs, mais aussi sur les éleveurs, dans un contexte où plusieurs filières agroalimentaires subissent le même phénomène, ajoute-t-il.
Une forte demande accentue le déséquilibre
À cela s’ajoute une demande croissante: l’œuf reste un aliment de forte valeur nutritionnelle, et son accessibilité relative par rapport aux autres sources de protéines en fait un produit très sollicité. Ce déséquilibre entre offre réduite et demande élevée ne fait qu’amplifier la hausse.
En conclusion, Khalid Zaim appelle les autorités compétentes à intervenir pour réguler le marché et rétablir un équilibre juste entre les intérêts des producteurs et ceux des consommateurs. Il reste toutefois optimiste, estimant qu’un retour progressif à la normale est envisageable avec la baisse des températures attendue dans les prochains jours.








