Environnement des affaires: la CGEM réclame un assouplissement de la législation du travail

Siège de la Confédération générale des entreprises du Maroc, à Casablanca.

Siège de la Confédération générale des entreprises du Maroc, à Casablanca. . DR

A l’occasion de la réunion du Comité national de l'environnement des affaires (CNEA) ce mercredi 5 mai, le président de la CGEM, Chakib Alj, a dressé la liste des chantiers jugés prioritaires par le patronat pour davantage améliorer le climat des affaires au Maroc.

Le 05/05/2021 à 12h22

En matière de doing business, le Maroc a réalisé de grandes avancées ces dernières années, mais il faut redoubler d’effort afin de positionner le Royaume comme un hub d’investissement de référence aux niveaux continental et international. C’est, en substance, le message délivré par Chakib Alj, président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), lors d'une réunion, ce mercredi matin, du Comité national de l'environnement des affaires (CNEA), qui marque le lancement de la politique nationale de l’environnement des affaires 2021-2025.

«Pour investir, un chef d'entreprise a besoin de se sentir soutenu et en confiance. Il a aussi besoin d’un cadre légal et réglementaire clair, attractif et favorable à l’innovation», a indiqué le patron des patrons.

Un certain nombre de défis fondamentaux doivent donc être relevés. Chakib Alj cite en premier lieu l’amélioration des coûts des facteurs de production, le foncier et l’énergie en particulier, qui constituent, selon lui, des contraintes pour l’investisseur. Il préconise la mise en place de plateformes de location à proximité des pôles économiques, pour remédier au coût élevé du foncier, ainsi que l’équipement de zones industrielles et logistiques spécialisées.

Sur le volet énergétique, la CGEM appelle à accélérer l’adoption de la loi sur l’autoproduction. Une fiscalité verte attractive, et des financements dédiés sont également demandés pour encourager l’investissement privé dans le secteur des énergies vertes.

Sur le volet du capital humain, le patronat demande l’intégration de la loi sur la formation continue dans le corps du projet de loi sur la formation professionnelle, afin de faciliter, au plus grand nombre d’entreprises, l’accès à la formation continue.

Revoir le code du travailL’assouplissement de la législation du travail est aussi un chantier prioritaire pour la CGEM. «Le code du travail est aujourd’hui dépassé», estime Chakib Alj qui appelle à sa mise à jour en profondeur. «Il a besoin d’être adapté aux réalités du marché, en établissant notamment une flexibilité responsable afin d’encourager les entreprises à crée de l’emploi de qualité», a-t-il déclaré.

«Il est aussi important d’introduire dans les circuits d’approbation le projet de loi concernant l’application du droit de grève», a-t-il expliqué.

Pour ce qui est de la commande publique, «il faudra renforcer la visibilité sur les marchés publics et avoir une démarche plus inclusive des TPME, notamment en région, et qui favorise la préférence nationale», a préconisé Chakib Alj. «La préférence nationale doit concerner tous les établissements et entreprises publics et doit être généralisée à tous les marchés, que ce soit en matière de fournitures, de travaux ou de services», a-t-il précisé.

Enfin, sur le grand sujet de l’intégration de l’informel, Chakib Alj a estimé qu’il était aujourd’hui essentiel d’avoir une politique claire et assumée qui sera conjointement portée par le secteur public et le privé.

«Maintenant que nos priorités sont définies, accélérons la cadence de mise en œuvre. Notre pays dispose d’innombrables acquis qui le rendent très attractif en matière d’investissements. Ces acquis doivent être consolidés rapidement par des réformes», a conclu le président de la CGEM.

Par Khalil Ibrahimi
Le 05/05/2021 à 12h22