L’étude de l’Office des changes, dont Le360 détient une copie, dresse un panorama des échanges commerciaux du Maroc durant la période allant de 2014 à 2018.
Premier constat: les gros titres des médias (souvent négatifs) sur le déficit commercial ne reflètent pas du tout la réalité. Car en zoomant sur le chiffre global du déficit, on fait fi de la dynamique qui s’installe dans l’économie. A titre d’exemple, peu de gens savent aujourd’hui qu’au Maroc, l’export évolue plus vite que l’import.L’étude de l’Office des changes, que dirige Hassan Boulaknadel, montre que, sur les cinq dernières années, le taux d’accroissement annuel moyen des exportations (soit 8,2%) est nettement supérieur à celui des importations (5,3%). Résultat: le taux de couverture (indicateur mesurant l’indépendance économique des Etats) a gagné 5,9 points en passant de 51,3% en 2014 à 57,2% en 2018. Ce n’est pas rien…
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Autre signe de la bonne santé de l’économie : la hausse des importations, au cours des cinq dernières années, est essentiellement due aux besoins croissants en demi-produits et en biens d’équipement nécessaires à la réalisation des grands chantiers lancés au Maroc, en l’occurrence la Ligne à grande vitesse (LGV), la construction de la centrale thermique de Safi (Safiec), le projet NOOR, etc. A cela s’ajoute l’effet exogène de la facture énergétique qui, elle, dépend des fluctuations des cours sur le marché international.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes:
- En 2018, le volume total des importations a atteint 481 milliards de dirhams, contre 438,1 milliards en 2017 et 391,3 milliards en 2014.
- Les importations des biens d’équipement ont atteint 120,1 milliards de dirhams en 2018, contre 109,4 milliards une année auparavant, soit une hausse de 10,7 milliards de dirhams ou +9,8%.
Parallèlement, les importations de demi-produits passent de 95,6 milliards de dirhams en 2017 à 99,8 milliards de dirhams en 2018, soit une hausse de 4,2 milliards de dirhams ou +4,4%.
La facture énergétique, quant à elle, affiche un bond de +18,3% à 82,2 milliards de dirhams à fin 2018, contre 69,5 milliards de dirhams en 2017, représentant plus de 29% de la hausse des importations (cette part était de l’ordre de 50% en 2017).
L’évolution de ces trois groupes de produits (biens d’équipement, demi-produits, produits énergétiques) participe à hauteur de 64,3% de l’accroissement total des importations en 2018 et représente pas moins de 62,8% du volume global des importations.
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De l’autre côté de la balance commerciale, les indicateurs, révélés par l’Office des changes, sont encore plus favorables. L’effort d’exportation, mesuré par le rapport entre les exportations et le PIB, s’est sensiblement amélioré, passant de 21,7% en 2014 à 24,7% en 2018, boosté par les performances réalisées par l’ensemble des secteurs au cours des cinq dernières années.
- A fin 2018, les exportations affichent une progression de 10,6% à 275,2 milliards de dirhams, contre 248,8 milliards de dirhams en 2017.
- Les secteurs dits «traditionnels», tels que les phosphates et dérivés, l’agriculture et agro-alimentaire et le textile et cuir enregistrent des hausses respectives de 17,6% (+7,8 milliards de dirhams), de 6,7% (+3,7 milliards de dirhams) et de 2,5% (+900 millions de dirhams).
L’étude de l’Office des changes n’omet pas de signaler le comportement exceptionnel des secteurs émergeants ayant fait l’objet d’écosystèmes installés dans le cadre du Plan d’accélération industrielle 2014-2020. Les derniers chiffres font état d’un net accroissement des exportations des secteurs de l’automobile (+12,9% en 2018 contre +9,8% en 2017), de l’aéronautique (+26,7% en 2018 contre +16,6% en 2017) et de l’électronique (+9,6% en 2018 contre +10,7% en 2017).Une performance salutaire pour une économie qui ambitionne de hisser la part de l’industrie dans le PIB à 23% à l’horizon 2020. Ce qui est de bon augure pour la croissance et l’emploi des jeunes. Autant dire que le meilleur est encore à venir.