On savait déjà que les artistes alternatifs ou les âmes charitables (#100DHpouraider, lors des inondations dans le Sud cet hiver), utilisaient le crowdfunding, plateforme de financement participatif sur le Web. On sait dorénavant que les entrepreneurs le font également. Au Maroc, selon L’Economiste, dans son édition du 27 avril, le phénomène est en constante progression. Refroidi par les établissements de financement conventionnels (les banques), les patrons de start-up préfèrent solliciter l’aide des internautes.
Ainsi, plusieurs plateformes de financements participatifs, dédiés aux Marocains, ont vu le jour. Parmi elles : Smala&co, Atadamoune ou encore Cotizi. Et rien qu’en 2014, plus de 3 millions de dirhams ont été collectés au royaume. 90% des fonds collectés portent sur des projets culturels, solidaires et humanitaires. Smala&co, par exemple, a été approchée par Visa For Music pour financer une partie de son projet. Cette plateforme créée par Arnaud Pinier (tournée vers les Marocains mais juridiquement basée en France, puisque aucun texte de loi n’encadre le crowdfunding au Maroc et que les paiements en ligne sont limités), affiche un taux de succès par projet qui avoisine les 48% avec une moyenne de fonds de 15.000 dirhams. Seul frein au développement de ce site ? Le paiement qui ne se fait qu’à partir de cartes bancaires internationales. Cependant, Smala&co travaille déjà sur de nouveaux modes de contribution, dont le chèque libellé en dirhams.
Pénalisées par un vide juridique, les plateformes sont dans l’attente d’une législation. Celle-ci en est encore à son stade préliminaire, même si plusieurs clusters spécialisés dans le business-angel ont tenté de soumettre divers projets de lois aux autorités. Pour autant, une banque et un industriel de la place se préparent à signer deux conventions avec une plateforme de crowdfunding marocaine. Un partenariat qui porte sur un engagement annuel de sponsoring à hauteur de 300.000 dirhams, répartis sur huit projets par an. Après tout, le ministre de l’Economie numérique (Moulay Hafid Elalamy), a lui-même activement soutenu la campagne de crowdfunding #100DHpouraider, sans pour autant chercher à légiférer sur ce mode de financement.