Cinq ans après l’arrêt de la production de la raffinerie Samir, les représentants syndicaux des salariés ont lancé, lundi 17 août, un appel au chef du gouvernement, au ministre de l’Intérieur et au ministre des Finances, afin d’ouvrir une enquête approfondie. L’objectif est de déterminer les responsabilités derrière la «mise en faillite» de cette entreprise qui faisait partie des fleurons de l’industrie nationale.
Dans sa correspondance, le syndicat des salariés met le gouvernement devant ses responsabilités, appelant à prendre toutes les dispositions pour «récupérer l’argent volé», l’incitant à signer un contrat avec Samir pour «entamer le stockage effectif» des produits pétroliers et constituer ainsi les réserves nécessaires à même de répondre aux répercussions de la pandémie de Covid-19, ce qui devrait renforcer la souveraineté énergétique du pays et remédier aux dysfonctionnements entachant le stock de sécurité et les niveaux exorbitants des prix depuis la libéralisation du marché des hydrocarbures.
Par ailleurs, la CDT attire l’attention du gouvernement sur le volume des pertes liées à l’arrêt de la production (licenciement des intérimaires, dettes fournisseurs, suspension des salaires et des cotisations sociales des travailleurs titulaires).
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Pour rappel, début juin dernier, le gouvernement a accordé à l'Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM) l’autorisation d’exploitation des bacs de stockage de Samir.
L'office public devait entreprendre les procédures de location et mener toutes les opérations de fourniture et de stockage des produits pétroliers en lien avec cette exploitation temporaire.
Début mai 2020, l’Agence judiciaire du Royaume (AJR), déléguée par le chef du gouvernement, avait déposé une requête devant le tribunal de commerce de Casablanca, au nom de l’Etat marocain, pour l’exploitation, à titre locatif, des bacs de stockage de Samir. L’AJR a pu ensuite obtenir une réponse favorable actée par une décision prononcée par Abderrafii Bouhamria, juge-commissaire en charge de la liquidation de la Samir.
Contacté par Le360 ce mardi 18 août, un haut responsable au ministère de l’Energie n’a pas souhaité faire de commentaire sur la nouvelle sortie du Bureau syndical des salariés de Samir. En revanche, interrogé sur l’état d’avancement de l’activité de stockage autorisée par le tribunal, le responsable gouvernemental se veut rassurant. «L’ONHYM est en train de mettre en place l’orientation gouvernementale selon une lettre de mission qui précise le détail des prérogatives», a-t-il déclaré sans plus de détails.