L’année 2026 marque un tournant décisif pour le Maroc dans sa stratégie de digitalisation. La note d’orientation pour la préparation du projet de loi de finances (PLF) souligne clairement que la transformation numérique devient un pilier stratégique de la souveraineté nationale, indique le quotidien L’Économiste dans son édition du mardi 19 août. Face à la reconfiguration mondiale des chaînes de valeur autour des données, du cloud et de l’intelligence artificielle, le Royaume affirme son choix de souveraineté technologique.
«À travers la stratégie Maroc Numérique 2030, le pays poursuit la construction d’un État technologiquement souverain, capable de fournir des services publics efficaces, d’accompagner la compétitivité des entreprises et de former les talents numériques de demain», précise la note d’orientation du PLF 2026, reprise par le quotidien. Cette ambition se traduit par la digitalisation progressive des services publics, la montée en compétences des agents et l’adoption d’un cadre méthodologique unifié pour la transformation digitale.
Le renforcement des services numériques de l’administration accompagne également les mutations des secteurs stratégiques, soutient l’essor du secteur de l’offshoring, attire les investissements étrangers et facilite la transformation digitale des PME via des programmes pilotes ciblés, lit-on. Le PLF 2026 prévoit, à cette fin, le déploiement d’infrastructures numériques modernes et performantes, incluant la mise en place d’une offre nationale de cloud.
La souveraineté technologique passe par un investissement massif dans le capital humain. Les efforts de formation seront intensifiés pour tripler, d’ici 2027, le nombre de diplômés dans les filières numériques, tout en promouvant l’inclusion digitale dès les premiers cycles éducatifs. Cette stratégie vise à soutenir un tissu entrepreneurial en pleine expansion, renforcé par une politique innovante d’accompagnement des startups, lit-on encore.
Consciente des risques liés à l’usage massif de la technologie, l’administration a lancé une stratégie nationale intégrée de cybersécurité à l’horizon 2030, structurée autour de quatre piliers: consolidation de la gouvernance, renforcement du cadre juridique et institutionnel, développement des capacités cyber nationales et intensification de la coopération nationale et internationale.
«Dans ce cadre, un Centre d’innovation en cybersécurité et une direction dédiée à la cybersécurité ont été créés au sein du ministère des Finances», précise L’Économiste. Ces initiatives s’accompagnent du lancement de programmes de formation de cadres spécialisés et de la création d’un Centre d’excellence pour l’intelligence artificielle, chargé de suivre les évolutions technologiques et de développer des solutions innovantes garantissant la sécurité numérique et la souveraineté technologique.
Face aux tensions géopolitiques, au changement climatique et à la volatilité des marchés, le PLF 2026 poursuit la sécurisation des ressources vitales: énergétiques, alimentaires et technologiques. La sécurité énergétique demeure centrale, avec une diversification des sources d’énergie alliant compétitivité économique et impératifs environnementaux. Six projets structurants dans l’hydrogène vert, intégrés à une politique industrielle ambitieuse, sont prévus pour un investissement global de 370 milliards de dirhams.
La digitalisation des services liés à l’investissement, à la fiscalité et à l’administration publique constitue un levier clé pour améliorer l’environnement des affaires. La réforme des Centres régionaux d’investissement (CRI) et la mise en place du guichet unique numérique visent à simplifier les procédures et à renforcer la transparence, notamment pour les TPME, explique encore le quotidien.
La réforme financière, quant à elle, encourage l’inclusion et la mobilisation de l’épargne nationale au service de l’investissement productif. L’économie informelle fera l’objet d’une intégration progressive, soutenue par la simplification des procédures, des dispositifs d’incitation et un accès effectif à la protection sociale. La bancarisation des micro-unités, la digitalisation des programmes d’appui et le rôle des CRI comme relais local contribuent à cette transition vers un tissu économique plus formel et inclusif.







