Le Maroc poursuit sa politique de résilience agricole et de gestion durable de l’eau en consolidant ses partenariats internationaux. Le pays a récemment signé un accord de financement majeur avec le Japon, portant sur un prêt concessionnel de 64,6 milliards de yens, soit près de 3,9 milliards de dirhams. Ce soutien vise à développer un vaste projet hydro-agricole dans le Sud-Est de la plaine du Gharb, une région reconnue pour son potentiel agricole, mais confrontée à la raréfaction progressive de ses ressources en eau, écrit le quotidien Les Inspirations Éco.
Au cœur de cette initiative, se trouvent la modernisation des systèmes d’irrigation, la sécurisation de la production alimentaire et la valorisation socio-économique d’un bassin agricole stratégique. Le projet concerne près de 30.000 hectares, répartis entre 20 000 hectares d’extension de périmètres irrigués et 10.000 hectares de réhabilitation d’infrastructures existantes, ciblant notamment les provinces de Sidi Slimane et Sidi Kacem. En intégrant des technologies d’irrigation localisée, comme le goutte-à-goutte, les autorités espèrent réduire les pertes en eau, optimiser les rendements agricoles et garantir une production stable malgré les aléas climatiques, indique Les Inspirations Éco.
Ahmed El Bouari, ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, a souligné que ce projet s’inscrit pleinement dans les objectifs du Programme national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation 2020–2027 ainsi que dans la stratégie Génération Green 2020–2030. Cette dernière place l’agriculture au cœur de la souveraineté alimentaire du pays et du développement rural durable, en mettant l’accent sur la performance et la modernisation du secteur.
Au-delà des aspects techniques, le projet prévoit d’importantes retombées socio-économiques. Il bénéficiera directement à 25.000 personnes réparties sur quelque 3.600 ménages agricoles et intégrera des volets de formation pour les agriculteurs, de renforcement des capacités des organisations professionnelles locales et d’accompagnement social, notamment pour les jeunes et les femmes rurales, souligne Les Inspirations Éco. La modernisation des infrastructures comprendra la construction de bassins de stockage, de stations de pompage, de réseaux de distribution et de voies d’accès permettant de désenclaver les exploitations. Ces mesures visent à dynamiser les chaînes agricoles locales, notamment les cultures maraîchères, les légumineuses et les agrumes, qui trouvent dans la plaine du Gharb un environnement favorable à forte valeur ajoutée.
Cette coopération renforcée avec le Japon s’inscrit dans un partenariat historique et durable. Le prêt a été accordé par la JICA, l’Agence japonaise de coopération internationale, qui a déjà soutenu de nombreux projets agricoles au Maroc. Masahiro Nakata, ambassadeur du Japon au Maroc, a salué un partenariat fondé sur la confiance et la complémentarité. Il a évoqué le terme japonais «Uruosu», qui signifie «hydrater» mais aussi «enrichir», pour résumer la philosophie de cette collaboration: irriguer la terre tout en renforçant les liens humains et diplomatiques. Le projet prévoit également un volet de co-construction technique, incluant des transferts de savoir-faire, des missions de suivi et des évaluations d’impact partagées, a-t-on lu dans Les Inspirations Éco.
Pour le ministère de l’Économie et des Finances, représenté par le ministre délégué au Budget Fouzi Lekjaa, ce financement témoigne de la confiance des partenaires internationaux dans les réformes structurelles engagées par le Maroc, notamment en matière de gouvernance budgétaire, d’investissement rural et d’adaptation au changement climatique. Il a souligné que ce projet «s’inscrivait dans une logique d’investissement utile, à fort rendement social et environnemental», illustrant la volonté de promouvoir un développement territorial équilibré. La plaine du Gharb, dotée d’un potentiel irrigable de 224.000 hectares, est ainsi appelée à jouer un rôle moteur dans la sécurité alimentaire nationale, la création d’emplois ruraux et la transformation de l’agriculture marocaine vers plus de durabilité et de performance.








