Comment l’aide au logement va sortir le secteur immobilier de sa léthargie

Maquette d'une maison à deux étages. 

Maquette d'une maison à deux étages.  . DR

Revue de presseAprès une longue période de crise, le secteur immobilier voit enfin le bout du tunnel à travers le programme d’aides au logement présenté mardi devant le Roi. En revue: une relance aussi attendue que prometteuse. Cet article est une revue de presse tirée de Finances News Hebdo.

Le 19/10/2023 à 22h33

Les grandes lignes du nouveau programme d’aide au logement ont été présentées devant le Roi, mardi dernier, après que les dispositions fiscales destinées aux promoteurs immobiliers ont pris fin en 2020. Ce nouveau programme, qui s’étale sur la période 2024-2028, vise à renouveler l’approche d’aide à l’accès à la propriété et à venir en aide au pouvoir d’achat des ménages, à travers une aide financière directe à l’acquéreur. Y sont éligibles les Marocains résidant au Maroc ou à l’étranger, qui ne sont pas propriétaires au Maroc et qui n’ont jamais bénéficié d’une aide au logement. Mais pas que. 

«Ce programme permettra, sur le plan social, de faciliter l’accès au logement pour les classes sociales à faible revenu et la classe moyenne, de réduire le déficit en logement et d’accélérer l’achèvement du programme «Villes sans bidonvilles». Sur le plan économique, il contribuera à accroître l’offre de logement, à redynamiser le secteur de l’immobilier et à dynamiser le secteur privé, notamment les PME et la création d’emploi», indique  Finances News Hebdo.

Et il tombe à point nommé, souligne la parution: en 2023, après 10 ans de difficultés pour le secteur, selon le courtier Valoris Securities. Dans un contexte où le secteur du BTP & construction représente près de 5% du PIB, l’immobilier a joué un rôle vital dans l’économie marocaine depuis 2005. À cette époque, le gouvernement marocain avait pris des mesures pour réduire le déficit en logements et éliminer l’habitat insalubre des villes marocaines, à travers des programmes tels que «Villes sans Bidonvilles» lancé en 2004 et «Logement social» en 2010.

Cette période de croissance soutenue, alimentée par une demande accentuée et le soutien de l’État, a permis aux acteurs du secteur de bénéficier d’un financement considérable de la part du secteur bancaire.En effet, l’encours des crédits accordés aux promoteurs immobiliers a été multiplié par 48 entre août 2004 et février 2013, alors que l’encours total du secteur bancaire national n’a augmenté que trois fois sur la même période.

Mais cette dynamique n’a pas perduré pour diverses raisons, remarque l’hebdomadaire, citant les analystes de Valoris Securities. Ils citent la fin de l’euphorie liée à la réduction du déficit en logement, des problèmes d’adéquation entre l’offre et la demande, la détérioration du pouvoir d’achat des ménages suite aux mesures de réduction des dépenses et des subventions de la Caisse de compensation du gouvernement, ainsi que l’absence de nouvelles mesures de soutien de l’État en matière de logement pour d’autres segments de la société.

Résultat, le nombre de nouvelles constructions a fortement diminué depuis 2013, avec seulement une légère reprise en 2019, avant d’être à nouveau affecté par une série de crises à partir de 2020, notamment la pandémie de Covid-19, la guerre en Ukraine et l’inflation. Rappelons que les montants de l’aide seront fonction de la valeur du logement acquis. Ainsi, le montant de l’aide est fixé à 100.000 dirhams pour l’acquisition d’un logement dont le prix de vente est inférieur ou égal à 300.000 dirhams TTC, 70.000 dirhams pour l’acquisition d’un logement entre 300.000 dirhams et 700.000 dirhams TTC.

Par Nabil Ouzzane
Le 19/10/2023 à 22h33