C'est une bonne année qui commence pour les ventes de ciment. C’est ce que rapporte Les Inspirations ÉCO dans son édition du 8 février. Le journal relève que si elles sont plus importantes qu’à la même période en 2021, année de relance des économies, elles entament l’année sur un rythme moins soutenu en comparaison avec 2019, année de référence pour les économistes, et 2020, année particulièrement sinistrée par la crise sanitaire sachant que «le Covid-19 n'a commencé à paralyser les activités économiques au Maroc qu’à partir de mars 2020».
Les volumes de ciment livrés en 2021 se sont retrouvés en progression de 14% par rapport à 2020, une année particulièrement sinistrée où les volumes ont baissé de 10%. Une croissance maintenue en janvier 2022 avec des livraisons qui ont atteint 1.128.579 tonnes, contre 1.037.006 tonnes pour le même mois de 2021, en hausse de 8,83%. Sauf que le secteur du ciment est soumis à deux grandes menaces, la surcapacité et les importations de clinker, un produit intermédiaire entre le ciment et la roche de calcaire, alors que le calcaire est disponible en grande quantité au Maroc.
«Le secteur connaît une surcapacité de 100% par rapport à la taille du marché. Et il est assez curieux que des investissements continuent à y être faits, alors que l'économie a besoin de capitaux pour investir dans d’autres secteurs», poursuit le quotidien qui rappelle que l’autre menace pour le secteur réside dans l’import du clinker.
Hasard ou coïncidence, cela intervient avant la mise en service prochaine d’un centre de broyage de Ciments du Maroc, à Nador. «En effet, d’ici juillet 2022, le nouveau centre, situé à 18 km de Nador dans la commune de Ouled Settout, sera opérationnel. Doté d'une capacité de production de 700.000 tonnes de ciment par an, il permettra d’accompagner le développement des Régions du Nord et de l’Oriental, et de répondre à la demande croissante en ciment, tout en optimisant l’utilisation domestique de la capacité clinker de Ciments du Maroc. Il a mobilisé un investissement de 330 millions de dirhams», détaille le journal. Et d’ajouter que le centre de broyage devrait générer pas moins de 200 emplois directs et indirects dès son démarrage soulignant que le clinker constitue 80% de la valeur ajoutée du secteur du ciment.
«Ces dernières années, l’on assiste à une prolifération de stations de broyage de clinker, qui peuvent en importer. Sachant que le calcaire est disponible en grande quantité au Maroc, importer du clinker, c’est exporter 80% de la valeur ajoutée du Maroc. C’est également épuiser les réserves en devises du pays, ou encore affaiblir l’outil industriel marocain. C’est une problématique lourde à laquelle il faudra qu’on s’attaque et qu’on traite», conclut le quotidien.