Entre patrimoine en berne et dettes galopantes, l’année 2023 n’a pas été de tout repos pour les ménages marocains, révèle le 11e rapport sur la stabilité financière publié conjointement par Bank Al-Maghrib, l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale, et l’autorité marocaine du marché des capitaux.
«Le rapport, riche en informations, nous révèle aussi une nouvelle facette des ménages marocains. Ils prennent plus de risques dans leur épargne privilégiant, en 2023, les placements en valeurs mobilières», indique L’Économiste de ce mercredi 7 août.
À la fin de l’année 2023, le patrimoine financier des ménages a totalisé 1.025 milliards de dirhams. Son rythme de progression a connu une décélération de l’ordre de 4,8% par rapport à l’année dernière, due notamment au ralentissement des dépôts bancaires.
Après un rythme de croissance annuel moyen de près de 5,4% sur les trois dernières années, les dépôts bancaires des ménages n’ont évolué que de 3,6% en 2023, s’établissant à 833 milliards de dirhams.
Ce ralentissement concerne aussi bien les dépôts à vue que les comptes d’épargne, totalisant respectivement 561 milliards de dirhams (+5% contre 9,7% en 2022) et 180 milliards de dirhams (+3,2% contre 5,3% en 2022 et une moyenne de 7,1% au cours des dix dernières années).
Les dépôts à terme, totalisant en 2023 près de 83 milliards de dirhams, se sont de nouveau contractés de 2,5%, poursuivant leur tendance baissière depuis 2017 (à l’exception de l’année 2019, qui a été marquée par une croissance positive de l’ordre de 2%).
Par ailleurs, les placements des ménages sous forme de contrat d’assurance-vie ont maintenu un rythme de progression soutenu, quoiqu’en décélération avec une hausse de seulement 9,2%, après 12% une année auparavant.
Fait notable, les ménages montrent une appétence plus marquée pour les instruments de marché de capitaux.
Les placements en valeurs mobilières ont ainsi connu une hausse significative de 11,4%, culminant à près de 71 milliards de dirhams.
Cet encours a été multiplié par 1,5 fois en moins de six ans, reflétant un intérêt grandissant pour ce type d’actifs.