Bureaux de change: la grève nationale largement suivie par les cambistes, ce vendredi

Un bureau de change à Tanger ayant fermé ses portes à l'occasion de la grève de ce vendredi 5 mars.

Un bureau de change à Tanger ayant fermé ses portes à l'occasion de la grève de ce vendredi 5 mars. . DR

L’appel à la grève, lancé cette semaine par la Fédération nationale des associations régionales des bureaux de change (FNAR), a été massivement suivi au niveau national par les propriétaires de bureaux de change au Maroc. D’autres formes de mobilisation sont prévues à l'avenir au cas où leurs revendications demeureraient sans réponses.

Le 05/03/2021 à 20h13

Depuis ce vendredi 5 mars 2021, à midi, et jusqu’à 18h00, les bureaux de change au niveau national sont quasiment tous fermés. Les professionnels du secteur ont en effet entamé un mouvement de grève pour attirer l’attention des autorités et du grand public sur la dégradation grave de leur situation depuis le début de la crise sanitaire du Covid-19.

Selon Abdeslam El Yamlahi, président de la FNAR joint par Le360, la mobilisation est au rendez-vous. "Quasiment tous les membres de la Fédération ont répondu présent à cet appel à la grève", a-t-il affirmé.

La FNAR, qui compte 781 sociétés de change employant plus de 5.000 personnes, entend par ce mouvement protester contre l’exclusion des sociétés de change, depuis juillet 2020, des corporations bénéficiaires de l’indemnité du fonds de soutien mise en place par le gouvernement, contrairement à d’autres secteurs qui ont vu ce soutien prolongé.

"Notre secteur est gravement touché et asphyxié par la crise. Certains secteurs qui bénéficient toujours de l’indemnité du fonds de soutien sont moins touchés que nous", affirme le président de la FNAR.

Dans un communiqué en date du 2 mars dernier, la FNAR a rappelé que "les sociétés de change manuel jouaient un rôle de premier ordre sur le plan économique en drainant aux finances du pays 80% des devises en billets de banque collectées auprès des Marocains du monde et des touristes étrangers". Aujourd’hui, selon la même source, ces sociétés se "trouvent, avec les retombées de la pandémie, quasiment en faillite suite à l’absence de la moindre source de revenus depuis plus d’un an et sans le moindre soutien de la part des responsables".

A en croire Abdeslam Al Yamlahi, ce mouvement de grève, qu’il qualifie de "préventif", n’est qu’un premier ballon d’essai. D’autres formes de mobilisation sont prévues à l'avenir au cas où les revendications de la FNAR demeurent sans réponses. "Jusqu'à présent, nous n’avons reçu aucun retour de la part des autorités. C’est malheureux", déplore le président de la FNAR, qui indique avoir épuisé tous les recours auprès des pouvoirs publics et des autorités de tutelle pour parvenir à une solution.

Par Amine El Kadiri
Le 05/03/2021 à 20h13