Les bureaux de change ne sont pas prêts pour la flexibilité du dirham

Revue de presseKiosque360. Les cambistes sont clairement préoccupés par le passage à la flexibilité de la monnaie nationale. Ils craignent une fonte de leurs marges d’intermédiation. L’Office des changes se veut rassurant et promet de les accompagner.

Le 04/05/2017 à 22h35

La flexibilité du dirham inquiète les propriétaires des bureaux de change. Dans son édition du jour, L’Economiste révèle que les cambistes n’y sont pas techniquement préparés. D’ailleurs, le journal constate que les appréhensions sont totales. Pour Abderezzak El Mahmoudi, président de la Fédération des professionnels de change cité par L’Economiste, «la situation est délicate puisque le passage à la flexibilité du dirham est une opportunité pour ceux qui sont organisés et une menace pour les autres». Ils craignent concrètement, par ce changement, une surexposition aux risques et à la «fonte des marges». Ils demandent par conséquent d’être mieux outillés et davantage formés. C’est particulièrement le cas de ceux qui ne viennent pas du secteur financier. Il ne faut pas oublier, comme le précise un responsable de l’Office des changes dans le quotidien économique, que si «la banque centrale fixe les cours plancher et plafond de la vente de devises, c'est la négociation avec la clientèle qui détermine les marges.» Il est, dans ces conditions, probable d’assister à la fermeture de certains bureaux.

En attendant, la mobilisation pour mieux se préparer à l'échéance de juin va bon train. «Des contacts sont établis avec les banques et cette profession qui compte plus de 600 bureaux de change tente également de mieux s'organiser», avance L’Economiste. Les opérateurs veulent «mieux négocier avec l'Office des changes, en particulier, le changement de certaines dispositions réglementaires», comme l'obligation de conserver une encaisse en billets de banque étrangers ne dépassant pas la contrevaleur en devise de 250.000 DH. Il atteint 600.000 DH pour les bureaux de change installés dans la zone départ hors douane des aéroports, lorsqu'ils sont astreints à des horaires d’ouverture 24 heures sur 24. Les excédents sont systématiquement cédés à une banque intermédiaire ou à Bank Al-Maghrib. Mais cette mesure va être revue, selon le journal.

Face à ces inquiétudes, l'office des changes, qui a multiplié les réunions avec les différents opérateurs, tente de rassurer. Les changes entendent organiser des concertations au niveau des régions pour accompagner les opérateurs. 

Par Rachid Al Arbi
Le 04/05/2017 à 22h35