Interrogée ce lundi 20 juin 2022, à la première Chambre, sur l’impact de la flambée des prix des matériaux de construction sur le secteur du BTP, la ministre de l’Aménagement du territoire national, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la ville, Fatima Ezzahra El Mansouri a assuré que son département ne peut toujours pas avancer des chiffres précis par rapport aux répercussions de cette crise.
«Nous n’avons pas encore le recul nécessaire pour pouvoir évaluer l’impact réel de la crise sur le secteur de la construction. Nous ne pouvons surtout pas nous permettre de spéculer. Il nous faut au moins six mois pour avoir de la visibilité», a insisté Fatima Ezzahra El Mansouri.
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La ministre a rappelé dans ce sens que la quasi-totalité des prix des matériaux de construction et de ceux utilisés dans le secteur des bâtiments et travaux publics ont augmenté depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, notamment le verre (+189%), le cuivre (+61%), l’aluminium (+51%), l'inox (+39%), les câbles électriques (+32%), le bois (+25%) et le fer à béton (+19%).
Pour ce qui est des projets confiés au groupe Al Omrane dans le cadre des programmes publics, la ministre a fait savoir qu’à ce jour aucun chantier n’est à l’arrêt, malgré les perturbations qu’ont connu les travaux. «Il y a certes une lenteur dans l’exécution des chantiers du groupe Al Omrane, mais aucun n’a été arrêté à ce jour», a-t-elle affirmé.
Pour accompagner le secteur qui fait face à une grande incertitude Fatima Ezzahra El Mansouri a rappelé que le chef du gouvernement annonce des mesures exceptionnelles destinées à atténuer l’impact de la flambée des prix et de la pénurie des matières premières sur les engagements contractuels des entreprises dans le cadre des marchés publics, à travers une circulaire daté du 18 avril dernier.
La circulaire en question prévoit notamment, la prorogation des délais d’exécution des marchés en cours, la restitution des pénalités de retard, la possibilité de résiliation d’un marché en cours d’exécution, l’actualisation des formules de révision des prix, l’accélération du paiement des prestations et la possibilité de report de l’exécution des marchés.