Les banques marocaines sont présentes dans le continent et possèdent des filiales et succursales dans 7 pays européens, en plus d’une cinquantaine de bureaux de représentation à travers différentes régions du globe.
Cette présence permet de tirer parti d’une importante manne financière en provenance des transferts des MRE. Environ 10 milliards de dollars viennent chaque année soutenir l’économie. Mais, selon le magazine Finances News Hebdo, cette situation se heurte à un agenda politique hostile en Europe, avec la volonté de l’Union européenne de profiter du Brexit pour mettre un terme à une certaine pratique: le rapatriement de produit net bancaire et de liquidités des banques étrangères implantées dans l’UE vers leurs pays d’origine, sans création de valeur sur le territoire européen.
«Plusieurs autorités bancaires de pays de l’Union ont décidé de suspendre l’activité d’intermédiation opérée par les filiales bancaires situées en Europe pour la diaspora et au bénéfice de leur maison mère marocaine. Les conditions de prestation de cette activité vont se durcir davantage si le projet de directive européenne concernant les succursales de pays tiers est voté en l’état», lit-on.
Ce projet prévoit d’interdire aux banques étrangères non établies dans l’UE d’offrir des services bancaires, directement depuis leur pays d’origine, à leurs clients résidant dans un pays de l’Union. Principalement soumises à la législation nationale, à l’exception de certaines obligations d’information, ces entités, qui ont considérablement accru leur activité dans l’UE au cours des dernières années, sont jugées porteuses de risques par l’Union Européenne.
Le texte harmonise les règles européennes dans ce domaine, afin que les autorités de surveillance soient en mesure de mieux gérer les risques liés à ces entités qui peuvent détenir des montants d’actifs très importants, tout en restant hors du champ de surveillance de l’UE et sans être soumises aux exigences prudentielles prévues par la réglementation européenne.
«Il est ainsi prévu que toute prestation de services bancaires par des entreprises de pays tiers soit désormais conditionnée par l’établissement préalable d’une succursale (SPT), voire d’une filiale sur le territoire de l’Union, agréée à cet effet. Ce qui pourrait devenir coûteux pour nos établissements marocains», lit-on également.
À ces contraintes, s’ajoute la convention de l’OCDE sur l’échange d’informations fiscales, dont l’entrée en vigueur prochaine suscite une grande inquiétude parmi les Marocains du monde. En attendant, ce sont les établissements de paiement spécialisés dans les transferts de fonds qui risquent d’être les grands gagnants de cette situation. Le transfert de cash est au cœur de leur activité, et ils ne sont pas concernés par cette directive européenne.