Aviculture: voici pourquoi les prix du poulet sont si volatils

Le marché avicole marocain traverse une période d'instabilité des prix, fluctuant entre des sommets de 20 dirhams et des creux autour de 13 dirhams par kilogramme.

Le 02/12/2023 à 11h57

VidéoLe marché de l’aviculture au Maroc est caractérisé, depuis plusieurs mois, par une volatilité constante des prix de vente du poulet, qui varient considérablement, atteignant parfois plus de 20 dirhams par kilogramme et tombant autour de 13 dirhams à d’autres moments. On vous explique pourquoi.

Une dynamique de tarifs instables expose les professionnels de la filière avicole à des pertes considérables, au moment où les consommateurs se retrouvent confrontés, de temps en temps, à des prix en hausse. Mustapha Mountassir, président de l’Association nationale des producteurs de volailles, souligne, dans une déclaration pour Le360, l’aspect cyclique de cette conjoncture, liée à l’alternance entre baisse et hausse des tarifications.

«Cette instabilité tarifaire est un problème chronique pour les éleveurs. La baisse des prix de vente entraîne de lourdes pertes pour les producteurs, qui réduisent alors leur production. Cette diminution de l’offre entraîne par la suite une flambée des prix, plongeant les éleveurs dans un cycle vicieux de fluctuation des tarifs sur le marché», explique-t-il.

Il ajoute que l’augmentation récente des prix des intrants, notamment les aliments pour volaille, a conduit à un coût de production avoisinant les 14 dirhams par kilogramme. «Cette hausse se répercute inévitablement sur le prix de vente final du poulet, qui atteint désormais une moyenne de 20 dirhams le kilogramme pour le consommateur, malgré un prix de vente initial de 16 dirhams à la sortie de la ferme», fait-il remarquer.

De son côté, Salah Hafid, secrétaire général de l’Association nationale des producteurs de volailles, note que cette escalade des tarifs est principalement due à l’augmentation mondiale du coût des aliments composés, exacerbée par la pandémie de la Covid-19 et le conflit russo-ukrainien.

«Avec environ 90% de ces aliments composés importés, les producteurs marocains subissent une pression financière considérable. De plus, la surproduction, avec une capacité de 12 millions de volailles par semaine face à une demande plafonnant à 9 millions, aggrave la situation en créant un déséquilibre entre l’offre et la demande», conclut-il.

Par Hafida Ouajmane et Khalil Essalak
Le 02/12/2023 à 11h57