Nouveau rebondissement dans les attaques dont le groupe panafricain Managem est l’objet de la part de certains médias à propos de sa mine de Bou Azzer, dans la région d’Ouarzazate, où est extrait du cobalt, minerai essentiel aux batteries des véhicules électriques. Cette fois-ci, c’est l’agence britannique Reuters qui remet le couvert. Relayant un communiqué du constructeur allemand BMW, annonçant un ensemble de mesures visant à améliorer durablement la gestion de l’eau, adoptés de commun accord avec le groupe minier marocain sur le site de Bou Azzer et ses environs, Reuters a une nouvelle fois évoqué des «concentrations élevées d’arsenic dans les systèmes de collecte des déchets et des eaux sur le site minier».
Dans son communiqué, daté de mercredi dernier, le géant automobile munichois revient sur un audit effectué sur la mine. Il en ressort qu’«aucun lien clair avec les opérations minières actuelles (et les risques de pollution à l’arsenic) ne pouvait être établi». Néanmoins, il ne peut être exclu qu’en cas de fortes pluies, des matériaux puissent atteindre la région en aval. Une raison pour laquelle Managem a pris des mesures immédiates, dont la construction de fossés de drainage et l’enlèvement de dépôts dans la rivière au niveau de la mine et d’un barrage voisin. «Un ensemble précis de mesures visant à améliorer durablement la gestion de l’eau est en cours d’élaboration», poursuit le communiqué du constructeur allemand. «BMW et la direction (de Managem, NDLR) continuent de travailler ensemble de manière constructive, et la mise en œuvre de l’ensemble de mesures est une priorité partagée par les deux parties», lit-on encore dans le communiqué.
Des soupçons infondés présentés comme des faits avérés
Reuters n’en rappelle pas moins les soupçons infondés que certains médias avaient véhiculés sur des violations des réglementations, non seulement en matière d’environnement, mais aussi en matière de sécurité au travail dans la mine de Bou Azzer. Portées à l’époque par le site français Reperterre et relayés notamment par la même agence Reuters, ainsi que par des médias allemands (Süddeutsche Zeitung, NDR et WDR), ces allégations voudraient que «des niveaux d’arsenic nettement excessifs aient été détectés dans des échantillons d’eau».
À ces attaques, restées sans preuves, le groupe Managem avait alors répondu sur le terrain judiciaire en déposant une plainte au niveau d’une juridiction parisienne, en France. Sauf qu’aujourd’hui encore, Reuters les présente comme des faits avérés, alors que rien n’est plus faux. Que l’audit social du groupe BMW ait conclu à l’absence de toute forme d’atteinte aux droits sociaux du personnel travaillant dans la mine n’a visiblement eu que peu d’intérêt pour l’agence d’information, pourtant réputée être à cheval sur la véracité des faits et la précision de l’information rapportée.
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Dans un communiqué rendu public ce mardi 14 mai, le groupe minier rétablit donc les faits. «Les indices parfois élevés d’arsenic relevés sur la mine de Bou Azzer sont des taux normaux au sein d’une exploitation minière qui traite un minerai riche en arséniure de cobalt. En effet, la concentration naturelle en arsenic de la région où opère la mine est connue depuis 1928, date à laquelle l’exploitation de la mine de Bou Azzer a débuté. Les propriétés singulières du site de Bou Azzer sont à cet égard connues de tous, en particulier par les habitants de la région», lit-on dans ce texte.
À ce titre, le groupe rappelle que deux récents audits indépendants, menés selon les standards internationaux et dans le scope géologique spécifique de la mine, ont confirmé la présence naturelle d’arsenic dans la région et ont clairement établi l’absence de corrélation entre l’activité minière et les niveaux d’arsenic relevés. De plus, un audit social exhaustif n’a relevé aucune infraction majeure aux normes en vigueur et aucune maladie en lien avec l’arsenic n’a pu être constatée parmi les collaborateurs de Managem ou les habitants des villages avoisinants. Quant eaux potables des villages avoisinants, les différents audits ont prouvé qu’elles étaient parfaitement conformes aux normes marocaines et internationales.
«La possibilité d’écoulements de matériaux sur les digues lors de fortes précipitations a été prise en considération et avec sérieux. Cette préoccupation a été intégrée dès les premières étapes de la diligence environnementale, avec la réalisation de nombreuses études d’impact. En réponse à cette préoccupation, des mesures préventives ont été mises en place, comprenant la construction de fossés de drainage et l’élimination des dépôts dans la rivière au niveau de la mine et à proximité d’un barrage. Ces initiatives visent à atténuer tout impact potentiel sur l’environnement local en cas d’intempéries», détaille le groupe minier marocain.
Des normes parmi les plus strictes de l’industrie minière mondiale
Le groupe Managem affirme accorder une importance capitale à son rôle en tant qu’acteur de premier plan et partenaire privilégié des constructeurs automobiles dans la transition énergétique mondiale. Il assure s’engager pleinement à mettre en place et à appliquer toutes les mesures nécessaires pour garantir le respect des normes de qualité, de sécurité et de santé tant pour ses collaborateurs que pour les riverains, ainsi que pour préserver l’environnement.
Imad Toumi, président-directeur général du groupe, résume ainsi cet engagement: «Ce que nous réalisons en partenariat avec BMW est exceptionnel. Parmi tous les acteurs africains, nous sommes très certainement le plus avancé pour produire le cobalt le plus responsable d’Afrique. C’est notre responsabilité devant les générations futures de notre continent. Mais nous pouvons toujours faire mieux, puisque les objectifs et mises à jour en cours doivent nous permettre d’engager la mise en conformité IRMA (Initiative for Responsable Mining Insurance) à l’horizon 2025, la plus haute norme de traçabilité et de qualité minière, qui couvre tous les aspects sociaux, sociétaux, environnementaux et de sécurité».
Présent également dans plusieurs pays africains, Managem fournit le groupe BMW en cobalt depuis 2022. Le constructeur munichois s’approvisionne pour environ un cinquième de ses besoins en cobalt auprès du Maroc, alors que la plus grande partie des réserves mondiales se trouve au Congo, et que le reste vient d’Australie.