Les prix des produits et services au Maroc sont actuellement bien au-dessus de leurs niveaux de 2021, mais leur rythme de progression a considérablement diminué. Ainsi, l’inflation s’établissait autour de 1%, après un taux de 6,1% en 2023. Elle devrait rester modérée à moyen terme, se situant, selon les projections de Bank Al-Maghrib (BAM), à 2,4% en 2025 et à 1,8% en 2026.
C’est ce qu’indique le magazine Finances News Hebdo, précisant que le reflux des matières premières à l’international, notamment les produits pétroliers, et l’ancrage des anticipations des opérateurs économiques après le resserrement de vis de Bank Al-Maghrib en sont les principales raisons.
«Mais il en existe d’autres, notamment les différentes mesures gouvernementales prises ces deux dernières années pour tenter de freiner la hausse des prix, avec de nouvelles souplesses sur les importations et un soutien au pouvoir d’achat qui, malgré leur faible popularité, contribuent à l’atterrissage de l’inflation», lit-on.
BAM peut ainsi poursuivre son cycle d’assouplissement pour accompagner la croissance économique. Le Conseil de BAM a, pour cela, entériné une baisse de 25 points de base du taux directeur en décembre, le ramenant à 2,5%. La poursuite de la baisse des taux aurait plusieurs effets positifs pour l’économie marocaine, souligne l’hebdomadaire. «Elle contribuerait à réduire les charges d’intérêt pour le Trésor, offrant une marge budgétaire précieuse dans un contexte où d’importants investissements publics sont nécessaires», lit-on encore.
La reconstruction post-séisme, la transition énergétique et l’organisation de la Coupe du monde 2030 exigent des ressources significatives, estimées à environ 1,2 fois le PIB du Maroc entre 2025 et 2030, précise Finances News. En outre, un coût de financement réduit favoriserait la relance de l’investissement privé, clé pour dynamiser la croissance économique, prévue à 3,9% en 2025 contre 2,6% en 2024.
Les grandes banques centrales, comme la BCE et la FED, ont également amorcé des cycles de réduction de leurs taux directeurs. Cependant, les aléas climatiques, le dialogue social et la poursuite du processus de décompensation du gaz pourraient créer des tensions inflationnistes localisées. Pour l’heure, «les indicateurs pointent vers un scénario où BAM disposera encore de marges de manœuvre pour abaisser son taux directeur en 2025, consolidant ainsi une reprise économique durable et équilibrée», conclut le magazine.