On ne compte plus le nombre des acquéreurs potentiels de logements sociaux qui ont reporté, ces dernières semaines, leur projet d’achat immobilier, espérant bénéficier des subventions accordées par le nouveau programme d’aide au logement, dont l’entrée en vigueur est prévue pour janvier 2024. Rappelons que le montant de ladite aide est fixé à 100.000 dirhams pour l’acquisition d’un logement dont le prix de vente est inférieur ou égal à 300.000 dirhams TTC, et à 70.000 dirhams pour l’achat d’un logement entre 300.000 et 700.000 dirhams.
Ce climat d’attentisme, les promoteurs immobiliers l’imputent à un déficit de communication, arguant du fait que les gens ne font pas encore la différence entre l’actuel programme de logements sociaux (au prix de 250.000 dirhams) et le nouveau dispositif.
«L’ancien programme était basé sur une convention entre l’État, engageant le promoteur à produire une certaine typologie de logements (de 50 mètres carrés minimum, comprenant au moins un salon et deux chambres, NDLR). Le promoteur devait vendre ce logement à 294.000 dirhams toutes taxes comprises, soit 250.000 dirhams hors taxes, en tenant compte de l’exonération fiscale qui lui est accordée par l’État», explique ce professionnel, membre de la Fédération nationale de la promotion immobilière (FNPI).
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Avec le nouveau programme d’aide, il s’agit pour les promoteurs de produire des logements vendus à 300.000 dirhams TTC, mais sans convention, ni cahier des charges. Désormais, c’est l’acquéreur qui bénéficiera d’une aide de 100.000 dirhams. «Le promoteur ne pourra jamais produire des logements identiques à ceux produits auparavant, et les vendre à 300.000 dirhams, en payant tous les impôts (quelque 70.000 dirhams)», note la même source.
Pour couvrir leurs coûts, poursuit notre interlocuteur, les promoteurs vont s’orienter soit vers des petites villes, où le coût du foncier est inférieur, soit vers la production de logements dont la surface est plus réduite (inférieure à 50 mètres carrés), sachant que dans ces zones, les habitants préfèrent acheter des lots de terrain pour y construire leurs maisons dans une configuration «R+2» (rez-de-chaussée et deux étages).
À en croire certains promoteurs immobiliers, dans les grandes agglomérations, le nouveau dispositif d’aide pourrait servir à dynamiser le segment du logement locatif (essentiellement des studios), plutôt que celui destiné à la résidence principale. En attendant d’y voir plus clair, et de voir la réaction du marché, une période de flottement, entre l’actuel programme de logements sociaux et le nouveau programme d’aide, pourrait durer de trois à six mois selon les projections des professionnels.