Des dizaines d’agriculteurs, producteurs-exportateurs de légumes et de fruits dans le Souss, se sont donné rendez-vous dans la soirée du lundi 20 mars à la Chambre d’agriculture pour protester contre la suspension des exportations de la tomate, entrée en vigueur samedi dernier.
Selon Abdelaziz Maânaoui, président de l’Association Chtouka des producteurs agricoles, les organisations professionnelles concernées avaient tenu une longue réunion avec le ministre de l’Agriculture.
Notre interlocuteur précise qu’il était question, lors de ladite réunion, d’arrêter un plan pour les exportations de la tomate et, en même temps, un autre plan pour garantir l’approvisionnement des marchés locaux.
Une commission a été mise en place incluant les services du ministère, la Chambre d’agriculture et les associations professionnelles.
Abdelaziz Maânaoui explique que cette commission a tenu deux premières réunions qu’il qualifie de «fructueuses» avant que les associations professionnelles ne soient exclues du dialogue.
Où se situe le problème alors? Les producteurs répondent qu’ils s’étaient engagés à parvenir à un équilibre entre les exportations et les besoins des marchés nationaux de manière à préserver le pouvoir d’achat des citoyens. Sauf que, affirment-ils, le prix de vente a fini par devenir inférieur aux coûts de la production, ce qui leur a occasionné de sérieuses pertes.
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En conséquence, lors des derniers jours, le rythme de la production a connu une baisse significative. Et pour ne rien arranger à la situation, un virus, qualifié de «fatal» par les professionnels est venu compliquer la donne en occasionnant d’importants dégâts dans plusieurs exploitations.
De ce fait, les agriculteurs exigent la reprise des exportations pour colmater la brèche et préserver des milliers d’emplois.
«Nous sommes à la veille du Ramadan, un mois où il y a généralement une grande demande pour la tomate de la part des familles marocaines. Notre premier devoir est d’approvisionner le marché intérieur en produits de base. En même temps, nous essayons de préserver nos acquis avec nos clients dans les pays vers lesquels nous exportons», affirme Youssef El Jabha, président de la Chambre d’agriculture de Souss-Massa, qui se dit solidaire des protestations des producteurs-exportateurs.