Les images sont saisissantes. À Tanger, la Kasbah de Ghaïlan s’étiole. Des murs autrefois solides se fissurent, des tours jadis imposantes s’affaissent, et l’environnement qui entoure le monument est envahi de végétation sauvage et de déchets. Délaissé et oublié, l’édifice semble sur le point de sombrer dans l’oubli.
Érigée en 1664 sous la houlette du chef militaire Khadir Ghaïlan pour résister à l’occupation britannique de Tanger, la Kasbah de Ghailan n’est donc plus que l’ombre d’elle-même. Classée parmi les monuments historiques de la ville du Détroit, elle est pourtant laissée à l’abandon.
Les défenseurs du patrimoine local tirent la sonnette d’alarme: sans intervention rapide, ce monument emblématique risque de disparaître, emportant avec lui une part essentielle de l’identité de la ville. Les voix s’élèvent pour plaider en faveur d’une restauration qui inclurait l’installation d’un système de signalétique, des éclairages, et la mise en place d’un périmètre sécurisé, afin de protéger ce site des dégradations et des déchets qui s’accumulent dans ses alentours.
La proximité de la forteresse avec des sites fréquentés, comme les jardins de la Villa Harris et la corniche, pourrait attirer des centaines de visiteurs par jour si le lieu était aménagé. L’idée serait de faire de la Kasbah une étape incontournable d’un circuit touristique reliant les différents points d’intérêt de la région de Malabata, tout en sensibilisant le public à l’histoire de ce monument.