Il y a 9 ans décédait Farid Belkahia, l’un des pionniers des arts plastiques au Maroc. Et cela fait autant d’années que sa veuve, l’écrivaine Rajae Benchemsi, s’attelle à promouvoir son travail et à protéger son legs artistique. «Je lui avais fait la promesse de créer cette Fondation. Et un an après son décès, l’institution a vu le jour», déclare-t-elle dans cette rencontre avec Le360 à l’occasion de la réouverture du musée Mathaf Farid Belkahia, à Marrakech.
Une réouverture qui entrera d’emblée dans le vif du sujet, puisque «début octobre, le musée accueillera une exposition des pièces de sa collection d’art traditionnel», indique notre interlocutrice. Mais pour cette dernière, la mission qu’elle s’est assignée n’est pas sans difficulté. «C’est une charge lourde à porter. Au lendemain de la création de la Fondation, j’organisais plusieurs conférences, plusieurs expositions. Mais après la crise du Covid, on avait du mal à financer nos événements», affirme l’écrivaine.
Le message est implicitement adressé au département de la Culture, aux sponsors et autres mécènes du Maroc, sonnant comme un appel à s’engager aux côtés de la Fondation, afin que les activités de l’institution soient maintenues et que le patrimoine artistique de Farid Belkahia puisse être préservé, montré, valorisé et perpétué.
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Docteure en philosophie et autrice de nombreux textes qui interrogent la relation entre l’art, la philosophie et la littérature, Rajae Benchemsi a récemment publié un nouvel ouvrage intitulé «Épître posthume d’Ibn Al Khatib à Ibn Khaldun» (Ed. Marsam). Un livre qui, s’appuyant de manière documentée sur la correspondance d’Ibn Al Khatib, imagine une lettre fictive qu’aurait pu écrire le poète et médecin andalou. «Compte tenu de ma formation, dont le noyau central était la réflexion et la pensée autour de l’art, j’ai rencontré des artistes et visité des expositions dans les musées. Et forcément, lorsqu’on est dans la pensée et la réflexion, on s’intéresse inévitablement à l’histoire», explique-t-elle.









