«On ignore tout de sa vie, et j’ai choisi d’en faire le personnage principal de mon roman», explique d’emblée Abderrazzak Benchaâbane, auteur de Sidi Ghrib lors de son entretien avec Le360, suite à la parution de son ouvrage. L’idée, dans un premier temps, est de rendre hommage à ce personnage auquel l’unique hagiographie (recueil de vie des saints) de Marrakech ne lui consacre que deux lignes.
L’histoire se déroule au Moyen-Age. Elle conte la vie d’un prince jardinier à la «main verte», qui, en quête de savoir en sciences botaniques, entreprend un périple entre le Maroc et l’Andalousie.
Victime de mésaventures familiales, Sidi Ghrib découvre la petite paysannerie marocaine avant de traverser le détroit de Gibraltar, pour arriver en péninsule ibérique. «L’Andalousie fut au paroxysme du développement de sa civilisation. L’art des jardins et l’agriculture y étaient bien développés», précise l’auteur. Le jeune voyageur laboure les champs, mais fréquente également les bibliothèques andalouses où il consulte les traités des plus grands maîtres de l’eau et de la botanique.
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Mais pour parfaire sa quête de savoir, un retour aux sources s’impose. Et c’est auprès des paysans du Tafilalet, qu’il apprend la maîtrise de l’art de l’irrigation, des khettara ou comment faire jaillir l’eau des profondeurs de la terre.
Le roman entre en résonance avec le contexte de stress hydrique que traverse la région. Pour Abderrazzak Benchaâbane, ce manuscrit est une manière de «rendre hommage à tous les jardiniers, garants de notre sécurité alimentaire et de la nourriture spirituelle que nous procure les jardins».