Nadia, qui travaille au département de communication à la Grande bibliothèque de la capitale norvégienne, et sa compatriote Salma, qui travaille au département des activités, ont en effet réussi à introduire le patrimoine immatériel arabe dans ce temple du savoir qui abrite pour la première fois une rencontre culturelle de ce genre. Cette manifestation a été émaillée de partitions musicales exécutées par une troupe syrienne dont les membres sont établis en Norvège, d’une performance artistique d’une chanteuse palestinienne, d’un atelier de calligraphie arabe et d’exposition de publications sur les divers aspects de la vie dans le monde arabe.
Au grand bonheur des visiteurs norvégiens, les différents spectacles ayant ponctué cette rencontre n’avaient pas vraiment besoin de traduction, dès lors qu’ils étaient assez éloquents pour exprimer l’identité multiple et vivace et les traditions ancestrales d’autres peuples. C’est ainsi que la "Debka", la danse folklorique que partagent nombre de pays arabes comme le Liban, l’Irak, la Syrie et la Palestine, s’est trouvée à l’honneur dans le cadre d’un reportage réalisé par les organisateurs, parallèlement à la remise de certificats en arabe et en anglais avec une traduction en norvégien.
La culture orale étant une des composantes essentielles de la culture arabe, une partie lui a été consacrée lors de cette rencontre initiée en collaboration avec des associations culturelles et artistiques en Norvège et qui a fait l’objet d’un spot publicitaire novateur dans les trois langues. Nadia Farès a assuré que cette manifestation, fruit d’une idée élaborée par sa compatriote Salma Benmalek, est portée par la volonté du partage et de la convergence en vue de faire valoir la richesse et la diversité du patrimoine culturel arabe auprès des Norvégiens, en mettant à profit les multiples facilités qu’offre la Grande bibliothèque d’Oslo.
A ce propos justement, Mme Farès, qui détient un master en journalisme francophone de la Faculté de l’information au Liban, a confié à la MAP que la culture arabe est souvent en mal de promotion auprès des visiteurs de la bibliothèque, qu’ils soient d’origine norvégienne ou d’autres nationalités. Et c’est dans ce sens que ce "voyage à travers le patrimoine immatériel" se veut éminemment un survol des divers modes de vie, us et coutumes d’autres peuples qui ont en partage l’appartenance à une identité et à une histoire communes, à travers la musique, l’exposition des livres et le recours aux autres médias, outre la présentation d’échantillons de l’art culinaire ancestral arabe.
Cette manifestation, qui a contribué à l’animation culturelle de la capitale Oslo, aura permis aux visiteurs d’apprécier certains aspects de la culture arabe dans toute sa diversité et sa splendeur. Pour les deux Marocaines, cette initiative traduit concrètement une conviction de base qui consiste à conférer à la bibliothèque, outre sa fonction initiale de prêt et d’échange de livres, la mission d’animation culturelle en en faisant un lieu de rencontre avec l’Autre et de débats d’idées.
Car, explique encore Mme Farès, également titulaire d'une licence de l’Ecole des sciences de l’information de Rabat, il est important de multiplier ce genre d’initiatives pour corriger les stéréotypes véhiculés sur les citoyens venus de la région arabe et montrer la richesse de leur culture, surtout auprès des visiteurs de la Grande bibliothèque d’Oslo.
Par Jamaleddine BENLARBI