Littérature: le Choix Goncourt du Maroc décerné à «Jacaranda», de Gaël Faye

Les membres du jury du Choix Goncourt du Maroc, accompagnés de leurs professeurs référents, au Salon international de l'édition et du livre de Rabat, le 26 avril 2025.

Le Choix Goncourt du Maroc a été décerné, le 26 avril à Rabat, au roman «Jacaranda», de l’écrivain franco-rwandais Gaël Faye, dans le cadre de la 30ème édition du Salon international de l’édition et du livre (SIEL).

Le 28/04/2025 à 10h22

Le nom du lauréat de la 3ème édition du Choix Goncourt du Maroc a été annoncé par un collège de huit jurés étudiants, représentant neuf facultés des lettres et deux Écoles normales supérieures (ENS) partenaires, qui ont fait le déplacement au Salon international de l’édition et du livre de Rabat (SIEL).

S’exprimant à cette occasion, Christophe Lecourtier, ambassadeur de France au Maroc, a expliqué que l’ambition de ce Prix est de promouvoir la littérature et la lecture, de permettre la découverte de nouveaux horizons imaginaires et de forger des citoyens respectueux des points de vue de chacun.

«C’est aussi un projet au service de la diversité linguistique qui traduit une francophonie ouverte sur le monde», a-t-il ajouté, assurant que c’est pour cette raison que cette année encore, le lauréat du Prix bénéficiera d’une traduction de son livre en langue arabe.

L’ambassadeur a aussi mis en avant les «liens indéfectibles» qui unissent les écrivains et lecteurs des deux côtés de la Méditerranée, illustrant l’amitié profonde qui unit le Maroc et la France sur le plan intellectuel.

Pour sa part, Agnès Humruzian, directrice générale de l’Institut français du Maroc, a souligné l’importance de la traduction en arabe du Choix Goncourt du Maroc, qui permet de renforcer la circulation des livres, des pensées, des idées et des imaginaires.

Une coopération «ancienne et très dense»

Ce projet s’inscrit dans le cadre de «l’ancienne et très dense» coopération entre le Maroc et la France dans le secteur du livre, a-t-elle noté, et qui a pris un nouvel élan à l’occasion du Festival du livre de Paris 2025, où le Maroc était invité d’honneur, et se renforcera encore avec la célébration de «Rabat, Capitale mondiale du livre 2026».

De son côté, le directeur régional de l’Agence universitaire de la francophonie pour l’Afrique du Nord, Giovanni Agresti, a rappelé l’importance cruciale de Prix tels que le Choix Goncourt du Maroc à l’ère de l’intelligence artificielle, passant en revue certains effets néfastes de cette nouvelle technologie sur le monde de la littérature.

Tahar Ben Jelloun, membre de l’Académie Goncourt et président du Choix Goncourt du Maroc, est revenu quant à lui sur le processus de délibération, saluant le travail et l’engagement continus des étudiants et des multiples parties prenantes à cette 3ème édition du Choix Goncourt du Maroc.

Selon l’écrivaine et marraine du Choix Goncourt du Maroc, Lamia Berrada-Berca, ce Prix a permis aux étudiants des facultés et des écoles normales supérieures partenaires, issus de différentes régions du Royaume, de s’engager dans «une aventure de lecture et de littérature» où ils ont été appelés à lire les quatre ouvrages de la dernière sélection du concours et de voter pour celui qu’ils préfèrent. «En s’engageant dans cette démarche, ces étudiants apportent leurs propres ressentis, à la fois d’étudiants et de Marocains, sur la littérature francophone actuelle», a-t-elle ajouté.

Quatre ouvrages en lice

Publié aux éditions Grasset, «Jacaranda», dont l’auteur sera invité au Maroc pour un échange avec les lecteurs, raconte l’histoire du Rwanda, pays dévasté après le génocide des Tutsis, qui s’essaie malgré tout au dialogue et au pardon. Les autres ouvrages en lice pour cette troisième édition étaient «Madelaine avant l’aube», de Sandrine Collette (éd. JC Lattès), «Houris», de Kamel Daoud (éd. Gallimard) et «Archipels», d’Hélène Gaudy (éd. L’Olivier).

Ont pris part au processus de sélection la Faculté des langues, des arts et des sciences humaines d’Aït-Melloul (Agadir), la Faculté des lettres et des sciences humaines Ibn Zohr (Agadir), les Facultés des lettres et des sciences humaines d’Aïn Chock et de Ben M’Sik (Casablanca), les Facultés des lettres et des sciences humaines de Kénitra, Mohammedia, Marrakech, Meknès et Oujda, ainsi que les Écoles normales supérieures de Rabat et de Fès.

Par Nisrine Zaoui
Le 28/04/2025 à 10h22