Le sambadrome, temple du carnaval de Rio, sous les couleurs de Marrakech

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Au pays de la samba, on ne se contente pas de célébrer le carnaval à coups de camions de sono, de percussions, de costumes et de quelques millions de fêtards, mais on lui dédie un espace spectaculaire et unique au monde, le sambadrome. Une partie du programme est dédiée à Marrakech.

Le 28/02/2017 à 08h20

Comme son nom l'indique, ce lieu, généralement une allée fermée de plusieurs centaines de mètres entourée de gradins, célèbre la samba, à la fois danse et reflet de la culture afro-brésilienne, mais aussi les écoles qui ont fait sa renommée mondiale.

Depuis l'ouverture officielle, le 24 février, du carnaval de Rio de Janeiro, le sambadrome Marques de Sapucai a pris les airs d’un véritable temple érigé à la gloire de la plus grande manifestation allégorique de la planète: le défilé des écoles de samba de différentes factures qui se disputent; à coup de strass et de paillettes, le tant convoité titre de championne du carnaval.

Après avoir accueilli, deux jours durant, quatorze écoles de samba de la série "A", genre de deuxième division regroupant les écoles aspirant à accéder à la catégorie supérieure, le sambadrome Marques de Sapucai, devenu le lieu de défilé permanent des écoles carioca sur un coup de génie de l’architecte brésilien, Oscar Niemeyer (1907-2012), a entamé dans la nuit de dimanche la partie la plus grandiose et spectaculaire du carnaval, à savoir le défilé des douze écoles de samba de la catégorie spéciale.

"Paraiso do Tuiuti", "Beija-Flor", "Vila Isabel", "Salgueiro", "Mangeira" (championne de 2016) et "Imperatriz" sont autant de noms figurant sur la liste très select des écoles de la cidade Maravilhosa aspirant à remporter la précieuse couronne de championne du carnaval.

Pour pouvoir concrétiser cet objectif, les écoles de la catégorie spéciale ont passé près d’une année à peaufiner des spectacles grandioses sous des thématiques riches et variées comme "Xingu, la clameur qui vient de la forêt", "La Divine comédie du carnaval", "Nzara ndembu- gloire au seigneur du temps" et bien d’autres "enredos" mis en scène par des "carnavalescos" chargés de concevoir les chars et les costumes du défilé.

Parmi ces écoles, la Mocidade Independente de Padre Miguel a choisi le thème du Maroc et, plus précisément Marrakech, pour transmettre un message de paix, de tolérance et de respect des différences.

A travers son défilé intitulé "Les mille et une nuits d’un Mocidade vers Marrakech", l’école fondée le 10 novembre 1955, s’est donnée pour objectif de conter le Maroc aux aficionados de la samba, en mettant en relief sa gastronomie, la richesse de son histoire et ses ressources naturelles.

Avec ce spectacle riche en turbans, étoiles et sequins, la Mocidade Independente de Padre Miguel espère "créer le rapprochement entre le Brésil et le Maroc et mettre en relief la diversité de la culture de ce royaume d’Afrique du Nord", a déclaré à la MAP, André Luis Silva Junior, un ancien juge d'écoles de samba qui a contribué à l’élaboration du thème du défilé.

Le défilé de la Mocidade Independente de Padre Miguel, prévu dans la nuit de lundi à mardi, sera accompagné par la "samba de enredo", une chanson spéciale interprétée par Zé Paulo Sierra qui transportera les spectateurs à Marrakech, en passant par El Jadida et Gibraltar au son des percussions et du rythme enivrant de la samba. Un beau spectacle en perspective!

Nadia El Hachimi

Le 28/02/2017 à 08h20