Malgré l'absence du délai d'un an, nécessaire pour organiser un festival comme celui des Musiques sacrées de Fès, la Fondation a maintenu la date du mois de juin 2022. N’était-ce pas une option difficile à envisager?Le bureau et le conseil d’administration avait discuté de la possibilité d’organiser cette 26e édition en septembre. Mais cette option n’était pas très viable car nous voulons fidéliser les festivaliers à travers des dates et des lieux. Le printemps de Fès est quand même important, et puis le mois de juin après ramadan, c’est la fin des examens en Europe, au Maroc, en France, en Espagne, en Italie et en Belgique, et cela coïncide avec la période ou notre public peut se déplacer et venir au Maroc.
N’oublions pas que le festival est fait aussi pour que la région, celle de Fès, puisse profiter du tourisme, sur le plan de l’hôtellerie, de la restauration, des promenades, des visites et que les maisons d’hôtes aussi puissent revivre.
Nous avons travaillé dans la précipitation mais il fallait relancer pour que l’équipe du festival puisse revivre. Les membres de cette équipe étaient payés jusqu’à il y a deux mois à 50% de leur salaire. Il faudrait qu’ils puissent reprendre leur vie. Plusieurs artisans qui travaillent pour le festival, ont également souffert, même s’ils ont pour la plupart bénéficié de l’aide de l’Etat. Relancer ce festival est un défi nécessaire. Ce n’était pas facile d’avoir de grands noms comme ceux qu’on a pu programmer. Mais le festival de Fès est crédible, il a des réseaux.
Quand avez-vous commencé à travailler sur la programmation de cette 26e édition?Nous avons commencé à travailler sur la programmation il y a deux mois. Depuis le mois de janvier 2022 plus exactement. Travailler sur la programmation, ce sont des contrats avec les artistes, et il s’agit de remettre 50% du cachet au moment de la signature. Si le festival est annulé, nous allons donc perdre 50% d’une grosse somme.
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Organiser ce festival en deux mois au lieu des 12 mois nécessaires, n’est-ce pas un peu suicidaire?Je vous l’accorde, c’est un peu limite. Mais, au final, nous avons été servis par le Covid-19. Je veux dire par là, que ce que nous vivons, la crise économique due à la pandémie est vécue par le monde entier. Les artistes ont beaucoup souffert, donc ils devaient absolument relancer la machine. Ils avaient hâte de reprendre la scène et ont même diminué leur cachet. Nous les remercions d’ailleurs pour ce geste.
Le festival de Fès compte beaucoup sur un public venu d’Europe. La billetterie a-t-elle commencé?La billetterie sera lancée incessamment. Cela va démarrer bientôt sur le site du festival. Nous avons réduit de moitié le prix du pass d’accès au festival qui est fixé cette année à 1390 dirhams, alors qu’il coûtait plus de 3.000 dirhams.
Nous maintenons les nuits soufies aussi. Chaque soirée, il y a des nuits soufies dans les confréries, et ça se poursuit jusqu’à 1 heure du matin, c’est gratuit et ouvert à tout le monde.
La durée du festival a été revue à la baisse, 4 jours au lieu de 8. Quels sont les autres changements dans l’organisation de cette édition?Nous avons réduit la durée, les prix du pass d’accès pour l’ensemble du festival, et nous avons également dû réduire le budget. Il faut savoir que 90% du budget de la fondation est dépensé dans le spectacles et les artistes. Les sponsors sont 100% partants pour avoir le meilleur, à condition qu’il y ait une intersection entre le mondial et le marocain.
Aperçu sur la programmation9 juin à Bab El Makina, à 21 heuresGrand mapping, une construction autour des religions et les architectures en lien avec le sacré de Fès, à Taj Mahal…Le 10 juin à Bab El Makina à 21 heuresMusique Soufie d’Inde du Nord, avec les Rohani Sisters, Ariana Dari et Naissam Jalal. Le 10 juin à la Synagogue de Ben Danan: Michael Medina, Marion Grange, un spectacle à la synagogue (Aben Danan au Mellah).Le 11 juin de 9h à 15heuresForum du Festival. Le 11 juin à Jnane SbilSpectacle de musique mystique avec l’ensemble Zaouia de Aman. Le 11 juin à Ryad Dar AdyalLe choeur de Chambre du Maroc, avec Amine Hadef.Le 11 juin à Bab El MakinaSpectacle de Jazz Oriental et de musiques balkaniques, avec Ibrahim Maalouf. Le 12 juin à la Synagogue de Ben Danan à 15 heuresMichael Medina, Marion Grange: un spectacle à la synagogue (Aben Danan au Mellah). Le 12 juin à Jnane Sbil à 17 heuresDe Fès à Jérusalem, musiques classiques et chants traditionnels, avec l’Ensemble de la Tempête.