Une exposition autour du mouvement de l’Ecole de Casablanca sera inaugurée ce samedi 11 novembre à l’École supérieure des beaux-arts de Casablanca. C’est le fruit du projet «School of Casablanca», qui met en lumière les foyers créatifs de la modernité marocaine avec un premier focus sur le mouvement artistique des années 60 et ses chefs de file, à savoir les artistes peintres Farid Belkahia, Mohammed Chabâa et Mohammed Melehi, l’historienne de l’art Toni Maraïni et l’anthropologue Bert Flint.
Cette initiative du KW Institute for Contemporary Art (Berlin) et de ThinkArt (Casablanca), en partenariat avec la Sharjah Art Foundation, l’Institut für Auslands beziehungen (IFA), le Goethe-Institut Marokko et Zamân Books & Curating, interroge l’héritage de l’École supérieure des beaux-arts de Casablanca: sa pédagogie innovante, son esthétique moderniste et ses stratégies pionnières d’exposition dans le Maroc des années 1960.
Engagé en 2020 avec des résidences de recherche et des programmes publics, «School of Casablanca» poursuit son investigation avec cette exposition, qui investira, entre le 11 novembre 2023 et le 14 janvier 2024, cinq lieux de la capitale économique, dont deux emblématiques du mouvement des années 60: l’École supérieure des beaux-arts de Casablanca et la coupole du Parc de la Ligue arabe.
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«L’École des beaux-arts de Casablanca a été un foyer déterminant pour le développement de ces idées et des pratiques qui y sont liées. Ses membres étaient unis par la conscience aiguë qu’une culture nationale ne peut émerger dans la période postcoloniale que si les exigences de la modernité sont enracinées dans les pratiques culturelles vernaculaires. S’inspirant notamment du Manifeste du Bauhaus, l’École des beaux-arts de Casablanca s’est engagée à créer des modèles pour repenser la relation entre l’art, l’artisanat, le design et l’architecture dans un contexte local», expliquent les organisateurs dans un communiqué.
«Shool of Casablanca», qui vise à confronter l’héritage de l’Ecole à l’aune de la pensée contemporaine, est important dans le contexte marocain d’abord, mais aussi dans le cadre d’une réflexion plus large sur les outils de méthodologie élaborés en Occident.
Répartie en trois thématiques intitulées «Making art public» (Démocratiser l’art), «Modernist aesthetics & popular art» (L’esthétique moderniste & l’art populaire) et «Artistic practice & everyday life» (La pratique artistique dans le quotidien) et contextualisant le climat socio-politique (les années de plomb) et culturel dans lequel l’art moderne marocain a émergé, l’exposition questionne l’apport de l’École des beaux-arts aujourd’hui sur le développement des différentes pratiques artistiques inscrites dans la réalité socio-politique marocaine contemporaine.
Pour rappel cette exposition, qui se déplacera en février à l’IFA Galerie de Berlin, coïncide avec l’autre exposition historique «The Casablanca Art School-Platforms and Patterns for a Postcolonial Avant-garde, 1962-1987», commissariée par Zamân Books & Curating (Morad Montazami et Madeleine de Colnet), à la Tate St. Ives, à la Sharjah Art Foundation et à la Schirn Kunsthalle en 2023 et 2024.