Une queue de dinosaure marocain a été vendue au Mexique. L'information a été relayée par l’agence de presse Reuters rapportant qu’un fragment de queue de dinosaure trouvé à Azilal a été mis en vente aux enchères le 16 janvier par la maison Morton au Mexique.
Cette extrémité appartiendrait à un sauropode mesurant 17 mètres et pesant 22 tonnes, de la famille de Atlasaurus Imelakai de l’Atlas marocain et appartenant à l’ère du Jurassique moyen, il y a 165 millions d’années. Les sauropodes étaient des mangeurs de plantes massives à quatre pattes avec de longs cous et de longues queues, et incluaient les plus gros animaux terrestres jamais rencontrés sur Terre.
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Selon la presse mexicaine, le squelette a été adjugé à 100.000 dollars au profit d’une action caritative lancée par la fondation Bancomer et destinée à reconstruire plus de 5000 écoles mexicaines endommagées suite aux derniers tremblements de terre.
Les médias mexicains précisent qu’un homme d’affaires mexicain et collectionneur a acheté le fossile dans des circonstances inconnues.
Et ce n’est pas tout. Des paléontologues marocains ont mis 300 heures pour nettoyer les restes gigantesques du reptile, avant que les scientifiques de l’Utah ne les reconstituent.
Cette affaire a tout l'air d'un détournement du patrimoine géologique marocain. Elle rappelle, celle, récente, du plésiosaure marin qui a été mis en vente à L’hôtel Drouot avant d’être restitué au Maroc et livré au ministère de l’Energie, des mines et du développement durable.
Mais curieusement, cette fois-ci, la société civile n’est pas montée au créneau. Aucune réaction, aucune alerte, du moins pas encore, de l’Association pour la protection du patrimoine géologique (APPG).
Contacté par le360, Moussa Mesrour, membre de l’APPG, souligne que cette information mérite une enquête car l’origine marocaine de ce squelette n’est pas avérée. «Ce n’est pas sûr que cette queue de dinosaure provienne du Maroc. Le Mexique regorge de dinosaures, le patrimoine géologique y est très riche… » déclare Moussa Mesrour.
Même son de cloche du côté de l’autre paléontologue Youssef Ennadifi, président de l’Association: «Le Maroc devrait s’assurer que ce squelette est marocain. Si tel est le cas il devrait être restitué».
De son côté, Aziz Rabbah, ministre de l’énergie et des mines, a confié à le360 qu’il a chargé son équipe de se renseigner sur le sujet.