Un autre monstre sacré du théâtre et du cinéma marocains vient de tirer sa révérence. Hamid Najah est décédé hier mercredi 28 février à Casablanca des suites d’une longue maladie, à l’âge de 75 ans.
Né en 1949 à Casablanca, Hamid Najah a appris le métier au sein de la troupe théâtrale Maâmora, avec Tayeb Seddiki, alors que rien ne le prédestinait à une carrière sur les planches, encore moins sur le petit et le grand écran. Alors qu’il exerçait la profession de comptable à l’Office national de l’électricité (ONE), il était monté sur scène, pour la première fois en 1967, pour interpréter le rôle d’un voleur aux côtés de feu Mohamed Habachi, dans une pièce de théâtre écrite par Youssef Fadel.
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Invité par le journaliste Bilal Marmid sur le plateau de l’émission «FBM» de Medi 1 TV, c’est avec beaucoup d’humilité et le souci d’une parole toujours sincère que Hamid Najah raconta comment il avait reçu une formation en France et a vécu pendant 16 ans en Libye, où il a fait du théâtre également, et comment il a été encouragé par le cinéaste Ahmed Boulane à retourner au Maroc pour révéler la pleine mesure de son talent et de sa créativité.
Au cinéma, c’est dans le film «Quelques évènements sans signification», de Mustapha Derkaoui, que Hamid Najah fera ses débuts en 1974, avant d’enchaîner avec des rôles dans des films marocains emblématiques, à une époque ou le 7ème art marocain se faisait de manière très artisanale. Pour l’anecdote, dans «Le Coiffeur du quartier des pauvres», de Mohammed Reggab, sorti en 1982, il fait partie des rares acteurs du film à avoir gardé sa propre voix, les autres dialogues étant doublés dans les studios de la RTM.
D’une sensibilité à fleur de peau et aussi passionné de peinture, Hamid Najah a joué dans plusieurs productions cinématographiques marocaines et étrangères, dont «Rock The Casbah» (de Leila Marrakchi, 2013), «Al Massira» (de Youssef Britel, 2016), «L’Orchestre de minuit» (de Jérôme Cohen-Olivar) ou encore «Citoyen d’honneur» (de Mohamed Hamidi, 2022).