Mehdi Anassi vient de finaliser une nouvelle fresque à Casablanca. Contacté par un professeur d’éducation physique du lycée Ohman Bnou Affa à Sidi Maarouf, cet artiste autodidacte, qui s’est formé sur le tas, d’abord aux techniques du digital painting, via des tutos sur internet, ne savait pas que l’école où on lui a demandé d’intervenir était celle où il avait étudié et décroché son bac en 2006.
«Un enseignant m’a appelé et m’a demandé si je pouvais peindre un des murs du lycée. J’étais en train de préparer le devis, mais lorsque j’ai appris que c’était l’école où j’avais étudié, j’ai décidé d’effectuer cette opération gracieusement et de considérer cela comme une sorte d’hommage», déclare Mehdi Anassi, alias Machima.
Il souligne en passant que le professeur d’éducation physique lui avait à la base demandé de peindre un des murs plats de l’école dans une volonté d’initier un mouvement d’intégration de l’art dans l’espace architectural des écoles. «C’est une idée personnelle de cet enseignant qui a accepté de mettre à ma disposition une trentaine de kilos de peintures pour réaliser cette fresque, mais en visitant les lieux, je lui ai proposé de peindre ce bureau du chef du département de l’éducation physique et sportive du lycée (EPS). Il a accepté et m’a donné carte blanche», précise Mehdi Anassi.
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Machima, qui s’est lancé dans l’aventure artistique il y a quatorze ans, était loin d’imaginer lorsqu'il était encore élève qu’il allait devenir artiste. Ses professeurs eux le savaient. «Alors que j’étais à peine au CE1, un de mes enseignants avait proposé à mon père de m’inscrire en atelier à l’école d’art appliqués (ETAP), mais c’était trop loin et mes parents n’ont pas pu m’y emmener».
Une fois le bac en poche, c’est à une carrière d’administrateur réseau qu’il se destinait. Mais l’art le rattrape lorsqu’il est repéré par une entreprise de jeux vidéos qui venait de s’installer à Casablanca et dans laquelle il a travaillé pendant une année.
«C’était mon premier boulot et par la suite j’ai fait du cinéma d’animation, du dessin d’illustration, je travaille en freelance et ça me convient», lance Mehdi Anassi.
Alors que personne ne le connaissait encore, Mehdi Anassi avait participé à l’évènement Caravan Street organisé par le Fondation OCP à Benguerir en 2016. Il n'était, au début, pas sûr de son avenir dans une carrière artistique.
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«D’ailleurs lorsque j’ai eu mon bac, j’avais postulé à l'Ecole des Beaux arts de Casablanca, mais sans vraiment être convaincu, car autour de moi je n’avais pas d’exemple, dans mon cercle d’amis, etc. Mais c’est un coup du destin au final car j’ai fini par devenir artiste car j’étais passionné par le digital painting que j’ai appris sur internet…». Son nom d’artiste, Machima, vient de El machima ou placenta en arabe classique.
«J’ai toujours été à la recherche d’un sens pour tout ce que j’entreprenais d’où le choix de ce surnom, et en même temps j’étais dans une sorte de déni, je voulais me cacher au début…», confie Mehdi Anassi.
Aujourd’hui, il a construit sa carrière artistique à travers la réalisation de visuels et d’affiches pour le compte de festivals culturels, et sa participation dans les festivals de street art comme Jidar de l’EAC L’boulevard à Rabat, Sbagha Bagha de l’EAC L’boulevard à Casablanca et CasaMouja de Casaevent et animation à Casablanca. Mehdi Anassi fait aujourd’hui parti du répertoire de street artistes du Maroc.