Entre le 15 mai et le 9 juin 2024, des fouilles archéologiques intensives ont été réalisées dans les provinces de Fès et Meknès. Supervisées par l’Institut national d’archéologie et du patrimoine (INSAP), ces recherches impliquent également des enseignants-chercheurs de l’Université Old Dominion aux États-Unis et de la Faculté des arts et des sciences humaines Aïn Chock de Casablanca.
Mohamed Belatik, directeur de cette mission, explique que ce projet vise à établir une carte archéologique de ce territoire et à identifier les structures de peuplement ainsi que les phases de leur occupation. «Cet espace est riche d’histoire, abritant non seulement des villes impériales, mais étant également traversé par une voie principale reliant l’est à l’ouest du pays. De plus, il reste peu exploré par les archéologues, ce qui en fait un sujet d’étude particulièrement intéressant», signale-t-il.
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Pour ce faire, l’équipe a eu recours à diverses méthodes de recherche. «Les prospections au sol et la collecte de matériaux archéologiques ont été des étapes cruciales, avec toutes les données stockées dans des bases de données intégrées à un système d’information géographique. En outre, des prospections géophysiques ont été réalisées, complétées par des couvertures par drone pour effectuer des levées topographiques précises. La datation absolue, notamment par la méthode du carbone 14 (isotope radioactif du carbone, utilisé pour dater des objets vieux de nos jours à 50.000 ans, NDLR), a également été employée pour déterminer l’âge des artefacts découverts», fait savoir notre interlocuteur.
Les résultats préliminaires obtenus cette année sont prometteurs, selon Mohamed Belatik. Parmi les sites étudiés, El Gour, situé dans la province d’El Hajeb, et la Kasbah Nasrani près de Moulay Driss Zerhoun se sont révélés particulièrement intéressants.
Des vestiges archéologiques découverts entre Fès et Meknès.
À El Gour, des vestiges et des céramiques d’époque islamique suggèrent une occupation continue depuis l’époque antique jusqu’à l’époque islamique. «Ceci a été corroboré par une prospection géophysique qui a été menée sur le site. Cependant, il faut savoir que cette hypothèse reste toujours à confirmer, notamment par des datations carbone 14 qui seront exécutés sur des charbons prélevés dans les niveaux d’occupation identifiés», note le chercheur.
À la Kasbah Nasrani, l’équipe a découvert la porte principale de la kasbah et mené une étude architecturale de son système défensif. «Ici, une prospection a révélé des zones de concentration de céramiques, conduisant à la découverte de trois sondages archéologiques. L’un de ces sondages nous a permis d’identifier la porte principale de la kasbah. Parallèlement, une étude architecturale a été réalisée pour analyser le système défensif. Pour l’année prochaine, nous prévoyons de réaliser une prospection géophysique similaire à celle effectuée sur le premier site, ainsi qu’une couverture par drone», conclut Mohamed Belatik.