La face cachée d’Ahmed Reda Benchemsi

F. Pomel

ChroniqueArdent partisan de la pratique de la torture (et laudateur des décisions du Roi, si, si) quand cela a pu l’arranger, Ahmed Reda Benchemsi (ARB) est devenu aujourd’hui, en 2022, par pur opportunisme, un opposant zélé, doublé d’un défenseur des droits humains. Mais par quel tour de passe-passe? Je vous explique…

Le 25/08/2022 à 09h12

Désormais défenseur des droits de l’Homme -il est le directeur, pour la zone Mena, de l’ONG américaine Human Rights Watch (HRW)- et opposant, sans l’avouer clairement, de l’action du Roi, Ahmed Reda Benchemsi cultive les paradoxes. J’ai été regarder et écouter, d’une oreille certes distraite, l’émission en ligne dans laquelle il est dernièrement intervenu, aux côtés d’un autre opposant, Fouad Abdelmoumni, et de quelques-uns.

J’ai bien reconnu le triste personnage que j’avais fréquenté, dans l’ensemble de ses travers. Certes, ses cheveux ont blanchi, mais il se donne toujours les mêmes airs importants, qui dissimulent, en fait, le menteur professionnel et avide d’ambition qu’il est.

Après avoir ardemment défendu le Roi (lorsque je l’ai connu, au début des années 2000, il était alors le correspondant au Maroc de Jeune Afrique, et certains l’avaient malicieusement surnommé «le chantre de Sa Majesté»), il n’hésite pas, aujourd’hui, à critiquer son action. Cela m’a bien fait sourire, que de le contempler, au cours de cette émission en ligne, prendre des positions dites «risquées», assurer qu’il se trouvait bien à Casablanca, comme s’il aurait pu être en danger. Allons, allons… Aujourd’hui, ce manipulateur patenté, opposant par opportunisme, a fait de la défense des droits humains son fond de commerce, mais il n’en a pas toujours été ainsi.

Tout le monde le sait, ou presque, j’ai été l’épouse de ce triste sire. Je n’ai pas hésité à dénoncer son imposture, dès que l’occasion m’en a été donnée, ici même, dans ce média pour lequel j’écris certes des chroniques, mais où je travaille aussi par ailleurs, en tant que secrétaire de rédaction, une mission dont je m’acquitte avec dévouement et abnégation (coucou l’équipe de choc, il vente pas mal à Essaouira, ces jours-ci).

La dénonciation que j’ai faite de l’imposture d’Ahmed Reda Benchemsi m’a valu par le passé de vrais lynchages, dans l’espace dédié aux commentaires, sur les réseaux sociaux de ce média numérique. C’est, sans doute, parce que le grand public ne le connaît pas, alors que j’ai pu le connaître et pu découvrir, au fil des mois, son inquiétante personnalité. Les gens se laissent littéralement emberlificoter par ses beaux discours, comme cela a pu m’arriver au début de notre relation, sans savoir quel est précisément le genre d’être haineux qui se cache derrière ces belles paroles.

Celui qui est très certainement à l’origine du dernier rapport publié pour le Maroc par l’ONG américaine qui l’emploie, a été, autrefois, jusqu’à défendre la pratique de la torture. C’était à l’époque des attentats du 16 mai 2003 de Casablanca. Deux années plus tard, en mai 2005, dans un éditorial du magazine qu’il a fondé, TelQuel, et dans lequel j’ai, un court laps de temps, travaillé, Ahmed Reda Benchemsi loue le tout-sécuritaire, et justifie le recours à cette pratique qu’il est impossible, humainement parlant, de défendre, mais qu’il a décrite comme étant un «mal nécessaire» à la «survie des nations».

Comment cet homme, si tant est qu’on peut le qualifier ainsi, peut-il aujourd’hui défendre les droits de l’Homme pour une ONG aussi importante que HRW, après avoir poussé un tel cri du cœur? Il y a décidément, comme l’avait dénoncé le fondateur de l’ONG américaine, l’éditeur Robert Bernstein, décédé en 2019, quelque chose qui a pourri dans les missions qu’elle s’est assignée.

Le fait que ses dirigeants n’ont pas hésité à embaucher, puis à confirmer au poste de directeur pour la région Mena, un pervers narcissique (ce qu’il est, j’y viens tout de suite), vient démontrer que les missions de HRW sont devenues aujourd’hui très certainement dévoyées.

Mais qu’est-ce qu’un pervers narcissique? Pour ceux qui n’ont jamais eu affaire à ces tristes personnages, sachez-le, il s’agit d’êtres implacables, dépourvus d’émotions, incapables de ressentir ne serait-ce que le moindre gramme d’empathie envers l’autre… Cela donne froid dans le dos, n’est-ce pas? Sachez qu’il y a des degrés de gravité à cette névrose et ARB en est à un stade ultime. Seules les lois humaines, qu’il craint, l’empêchent d’être un hors-la-loi. Comment peut-on défendre les droits de l'Homme, sans éprouver la moindre once d’empathie envers la souffrance des autres?

Non, Ahmed Reda Benchemsi n’est pas fou, il est pervers, et c’est là une névrose. Cette névrose en fait un menteur pathologique, obnubilé par son ambition, taraudé par elle, et n’hésitant pas à manipuler de manière subtile les hommes et les femmes qu’il fréquente pour tourner la situation à son avantage.

Je n’ai jamais voulu raconter, ici, quoi que ce soit qui émane du registre du privé, des trois années sordides que j’ai vécues avec cette triste personne. On a pu m’en accuser, c’est faux. Pas plus que je n’ai voulu raconter ici les années post-divorce, au cours desquelles Ahmed Reda Benchemsi a continué à tenter de me manipuler, jusqu’à ce que je réussisse à le démasquer, et que je sois en mesure de lui dire qu’il était en fait un pervers narcissique, attaché à la destruction de ce que je suis.

Oui, je continuerai à taire ce que j’ai vécu d’ignoble, dans le quotidien que nous avons partagé ensemble. Pas du tout par crainte de sa personne, mais avant tout pour protéger notre fille, qui a vingt ans aujourd’hui, de ce que ses amis et camarades pourraient en penser.

ARB est un «ami» du prince Moulay Hicham. Mais il faut aussi savoir, pour la raison que je viens de citer, qu’ARB n’a pas d’amis, la seule amitié qu’il cultive étant sa relation perverse avec son ambition démesurée. C’est d’ailleurs en la compagnie de ce prince qu’il a débarqué, la première fois, devant le board de HRW pour s’y faire embaucher.

Moulay Hicham avait refusé, au cours de cet entretien, de se faire attribuer un salaire, et avait assuré qu’il n’était là qu’en tant que «caution morale». Je tiens à dire ici, à ce prince que je n’ai jamais rencontré, qu’il est littéralement en train de se fourvoyer dans un chemin qui n’est pas celui d’une Altesse Alaouite. Les ambitions de celui qui le manipule, j’ai pu les identifier, je les contrerai par tous les moyens, elles sont exclues, et ne relèvent que d’une chimère irréaliste.

Il faut reconnaître que la dure, froide et implacable réalité est bien celle-ci: le prince Moulay Hicham se trouve être, comme tant d’autres, sous l’emprise de ce pervers narcissique. Un prince manipulé… Mais où va-t-on donc?

Que ce prince qui se fourvoie me pardonne de parler à présent, juste après l’avoir évoqué, de contingences bien matérielles. Mais il l’aura bien cherché, en se perdant ainsi dans les méandres d’une opposition à son cousin, notre Roi.

Car il faut en effet savoir, et je ne révèle pas là un aspect particulièrement retentissant de ma vie privée, que je m’acquitte d’un virement mensuel à ma fille, qui a entamé des études en France. Bien sûr, son père contribue de son côté à sa vie estudiantine, mais il en est de même pour moi, qui travaille pour ce média qu’est Le360, que HRW n’a pas hésité à attaquer, en le qualifiant de «média de diffamation». Par conséquent, l’argent que j’envoie à notre fille provient directement des comptes de ce média… Que faut-il en penser, à votre avis? C’est là, en toute simplicité, la démonstration ultime du fait qu’Ahmed Reda Benchemsi n’est animé par aucun principe, aucune valeur.

Par Mouna Lahrech
Le 25/08/2022 à 09h12