Zakat sur le bétail: ce que dit la fatwa du Conseil supérieur des oulémas

Des vaches dans une ferme.

La fatwa du Conseil supérieur des oulémas, rendue publique hier, vendredi 24 octobre, précise les seuils de la zakat sur le bétail, fixant des règles claires et graduelles selon le nombre d’animaux possédés. Les détails.

Le 25/10/2025 à 20h00

La fatwa sur la zakat du Conseil supérieur des oulémas a été mise en ligne hier, vendredi 24 octobre, sur le portail du ministère des Habous et des Affaires islamiques. Un texte qui rappelle avec précision les seuils à partir desquels la zakat devient obligatoire.

Pour les animaux, chaque catégorie est encadrée par des règles précises et progressives, garantissant une contribution adaptée à la taille du troupeau, nous explique Lahcen Sguenfle, président du Conseil des oulémas de la préfecture de Skhirate-Témara.

Notre interlocuteur ajoute que la zakat sur les animaux repose sur un principe simple: «Toute personne possédant un troupeau au-dessus d’un certain seuil, appelé nissab, doit s’acquitter d’une part déterminée de ce troupeau ou de sa valeur au profit des nécessiteux. Ce système a été établi pour garantir une redistribution équitable des richesses au sein de la communauté, tout en tenant compte de la capacité réelle de chaque propriétaire. Il s’applique aux chameaux, aux bovins ainsi qu’aux moutons et chèvres, selon des barèmes précis.»

Pour les autres animaux, comme les chevaux et les ânes, la zakat n’est pas calculée selon un barème fixe comme pour les troupeaux. Elle est plutôt comptabilisée selon les règles de la zakat sur les transactions commerciales, c’est-à-dire sur la base de leur valeur marchande. Le propriétaire évalue leur valeur globale au terme de l’année lunaire et s’acquitte de la zakat comme pour les biens commerciaux, tient à préciser Lahcen Sguenfle.

Pour les chameaux, le nissab commence à 5 têtes. En dessous de ce seuil, c’est-à-dire de 1 à 4, aucune zakat n’est due. À partir de 5, le propriétaire doit donner une brebis. Entre 10 et 14 têtes, il doit donner deux brebis. Entre 15 et 19, trois brebis sont exigées. De 20 à 24, le prélèvement s’élève à quatre brebis, fait-il savoir.

À partir de 25 chameaux, la nature de la zakat change. De 25 à 35 chameaux, on prélève une bint makhad, c’est-à-dire une chamelle ayant complété une année et entrée dans la deuxième. De 36 à 45 chameaux, on donne une bint laboun, chamelle de deux ans entrée dans la troisième. De 46 à 60 chameaux, la zakat due est une hiqqa, chamelle âgée de trois ans et entrée dans la quatrième année.

De 61 à 75 chameaux, la zakat due est une jadaâa, c’est-à-dire une chamelle âgée de quatre ans et entrée dans la cinquième année. De 76 à 90 chameaux, le montant à prélever est de deux bint laboun (chamelle de deux ans entrée dans la troisième), note Lahcen Sguenfle.

De 91 à 120 chameaux, la zakat exigée est de deux hiqqa (deux chamelles âgées de trois ans et entrées dans la quatrième année). De 121 à 129 chameaux, on doit donner deux hiqqa ou trois bint laboun. Au-delà de 130 chameaux, le calcul devient proportionnel. Pour chaque tranche de 40 chameaux supplémentaires, on ajoute une bint laboun, et pour chaque tranche de 50 chameaux, on ajoute une hiqqa.

Pour les bovins, le nissab est fixé à 30 têtes. Aucune zakat n’est due en dessous. Entre 30 et 39, on prélève un veau tabiî qui a complété deux ans et est entré dans la troisième année. Entre 40 et 59, la zakat exigée est une musinna, une vache qui a complété trois ans et est entrée dans la quatrième année. À partir de 60 têtes et plus, on prélève un tabiî pour chaque tranche de 30 et une musinna pour chaque tranche de 40.

La zakat sur les ovins et les chèvres commence à partir de 40 têtes. En dessous de ce seuil, c’est-à-dire de 1 à 39, aucune zakat n’est due. À partir de 40 jusqu’à 120 têtes, le montant à prélever est d’une seule brebis. De 121 à 200, la contribution est de deux brebis. De 201 à 399, elle passe à trois brebis. Au-delà de 400, la règle est simple: une brebis supplémentaire pour chaque tranche de 100 têtes, conclut notre interlocuteur.

Par Hajar Kharroubi
Le 25/10/2025 à 20h00