Après 72 heures de garde à vue, la gendarmerie de Zagora a déféré dimanche, devant le parquet, deux individus suspectés d’être impliqués dans l’affaire de l’enlèvement, l’assassinat et le démembrement du corps de la petite Naima, âgée d’à peine 5 ans. Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du lundi 5 octobre, qu’étant donné le secret entourant cette enquête, les supputations vont vers l’hypothèse de rituels sacrificiels macabres effectués par des charlatans adeptes de la «chasse aux trésors». Les deux accusés qui ont été présentés, par la suite, devant le juge d’instruction, sont tous deux originaires de la région.
Le premier, âgé de 61 ans, est connu sous le surnom de «fkih» pour maîtriser le Coran, mais il ne prêche dans aucune mosquée. Il a été le premier à être interpellé dans cette affaire, après avoir disparu de la région juste après la découverte des restes du corps de la petite fille. On ignore, jusqu’à maintenant, les indices ou les preuves qui ont poussé les enquêteurs à le considérer comme le premier suspect. On ne sait non plus si le mis en cause a reconnu son implication dans ce crime atroce. Le deuxième suspect est âgé de 51 ans et est tout aussi féru de chasses aux trésors puisqu’il s’adonne, le jour, au commerce de dattes avant d’aller, la nuit, à la recherche du «djinn» qui l’aiderait à trouver des fortunes enterrées.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte que plusieurs adeptes de ce rituel ont été interrogés par les gendarmes qui ont fini par retenir les deux accusés précités. Les investigations se sont orientées vers l’hypothèse du charlatanisme criminel, car la victime souffrait d’une sorte de strabisme et portait un signe particulier sur la paume de la main droite. Autant de signes qui font croire aux charlatans que le sang des porteurs de ses éléments distinctifs constitue, dans la chasse aux trésors, une précieuse offrandes aux djinns.
Il faut préciser que la région de Draa est réputée pour la prolifération des chercheurs de trésors car elle compte des centaines de Kasbahs et de remparts, ainsi que des grottes et des mausolées gardés ou abandonnés. L’assassinat de la petite Naima n’est pas le premier du genre dans cette localité, car les habitants évoquent un autre enfant disparu depuis des mois, apparemment pour les mêmes raisons.