Le 28 septembre 2021, la France a réduit de 50% le quota des visas accordés au Maroc. Depuis, les refus d’octroi de ce sésame qui autorise l’entrée sur le territoire français, se multiplient. Les mécontentements aussi.
M’jid El Guerrab, député de la neuvième circonscription des Français de l’étranger, est le «Monsieur Visas» au Parlement français.
Ce thème est désormais son cheval de bataille. Cet homme politique, qui est aussi co-coordinateur de la campagne présidentielle au nom de la majorité présidentielle La République en Marche, confirme pour Le360 que les premiers qui souffrent du non renouvellement des visas, ce sont d’abord les Françaises et les Français de l’étranger.
«Aujourd’hui, vous avez 80% des Français qui résident à l’étranger qui sont des binationaux. Ce sont les premiers à souffrir de cette restriction des visas», explique-t-il.
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M'jid El Guerrab affirme que si les visas continuent à être délivrés aujourd’hui, il y a en revanche beaucoup moins de tolérance qu’avant. «Lorsqu’un dossier est incomplet, n’est pas rempli dans les règles de l’art, il y a un refus systématique», souligne-t-il.
«Lorsqu'on dépose son dossier de demande de visa avec par exemple une réservation d’hôtel alors qu’on est hébergé chez des amis ou de la famille, c’est considéré comme un critère de refus. Et si vous êtes hébergé chez quelqu’un, il faut une lettre de la mairie qui le stipule, et non pas uniquement une lettre manuscrite. Avant, c’était toléré, maintenant ce n’est plus accepté», précise-t-il encore.
Pour M’jid El Guerrab, il ne peut pas y avoir de refus si le dossier est correctement rempli et bien déposé. Par contre, selon ce député français d’origine marocaine, ce qui est gênant aujourd’hui, c’est qu’avant, on octroyait un visa de quatre ans très facilement et maintenant la durée de validité de ce visa a été revue à la baisse. «La validité du visa correspond souvent et de manière stricte à la durée de son séjour», ajoute cet interlocuteur.
M'jid El Guerrab reste confiant et espère un dénouement positif à ce dossier de la délivrance des visas. Mais il y a une contrepartie: «la France demande à ce qu’il y ait une coopération en terme d’immigration. C’est à dire, lorsqu’un émigré en situation illégale en France, qui a commis un délit ou qui est en passe d’être classé S, le pays d’accueil duquel il est parti devrait le recueillir comme c’était le cas en 2020».
M'jid ElGuerrab explique aussi qu'au cours de la crise du Covid-19, le Maroc ne pouvait pas accueillir techniquement ces personnes refoulées sur son territoire sans test PCR, et les migrants, à leur tour, refusaient de se soumettre à ces tests.