Un drame sanglant a secoué la ville de Mohammedia, dans la nuit de samedi à dimanche. Deux migrants clandestins originaires du Soudan ont trouvé la mort et trois autres ont été grièvement blessés lors d’une attaque violente survenue dans un campement de fortune situé dans la zone de Jenan Zenana, indique le quotidien Assabah dans son édition de ce lundi 1er septembre.
Selon les premiers éléments de l’enquête, le raid aurait été mené par un groupe de migrants soudanais venus de Casablanca. Armés de couteaux et d’objets contondants, ils se seraient introduits par surprise dans le campement, alors que la majorité des occupants dormaient. Après avoir passé leurs victimes à tabac, les assaillants leur auraient dérobé de l’argent liquide et des téléphones portables, a-t-on pu lire.
Plusieurs témoignages recueillis sur place par Assabah font état d’un conflit lié à des rivalités tribales, directement importées de la guerre civile qui déchire le Soudan depuis avril 2023 entre l’armée régulière et les Forces de soutien rapide (RSF). Les assaillants auraient d’ailleurs interrogé certaines victimes sur leur appartenance ethnique avant de les attaquer. «Ils voulaient savoir de quel camp chacun venait, avant de frapper», raconte un rescapé, interrogé par le quotidien.
Le bilan est particulièrement dramatique: deux hommes ont succombé à leurs blessures. L’un aurait été mortellement touché par une profonde plaie abdominale, provoquant une déchirure intestinale, et l’autre a perdu la vie après une amputation brutale de son bras par un coup de couteau. Trois autres migrants ont été transportés dans un état critique à l’hôpital Moulay Abdellah de Mohammedia.
Aussitôt alertées, les unités de la Gendarmerie royale et des autorités locales se sont rendues sur place afin de maîtriser la situation et prévenir toute escalade, a-t-on encore pu lire.
Des instructions ont été données pour démanteler immédiatement le campement informel et reloger ses occupants ailleurs. Une enquête judiciaire a été ouverte pour déterminer les circonstances exactes de cette attaque et identifier les auteurs, actuellement en fuite.
Le campement de Jenan Zenana “avait vu le jour il y a plusieurs mois”, écrit le quotidien. Ses occupants, principalement des migrants soudanais en transit vers l’Europe, avaient réussi à tisser des liens avec la population locale. Nombre d’entre eux se rendaient quotidiennement à Casablanca pour travailler dans l’informel, ou mendier, avant de regagner leur abri de fortune à la tombée de la nuit.
Cet épisode dramatique met en lumière les tensions explosives qui traversent certaines communautés migrantes, où les rivalités importées des pays d’origine s’ajoutent à la précarité des conditions de vie et à leur désespoir.








